M ia volpe, un giorno fui anch'io il "poeta Eugenio Montale, " VI. Madrigali privati ", 1949, in D'UN LAC SUISSE M on renard, un jour je fus moi aussi "poète Traduction Jean-Charles Vegliante*
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DA UN LAGO SVIZZERO
assasinato": là nel noccioleto
raso, dove fa grotta, da un falò;
in quella tana un tondo di zecchino
accendeva il tuo viso, poi calava
lento per la sua via fino a toccare
un nimbo, ove stemprarsi; ed io ansioso La bufera e altro (1940-1957), Arnoldo Mondadori Editore, Collezione Lo Specchio, 1957.
assassiné" : là, dans le bois de noisetiers
ravagé, où il fait grotte, par un feu ;
il y avait dans ce gîte un nimbe d'or
allumant ton visage, et il descendait
lentement, suivant sa voie, jusqu'à toucher
un halo qui le dissipe ; et moi, anxieux
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* D'après une version de travail collective, sous la direction de Mario Fusco [1930-2015] (Sorbonne Nouvelle - Paris 3), revue pour l'occasion : in memoriam. L'acrostiche désigne la dédicataire du poème : Maria Luisa Spaziani.
invoquant la fin sur cet indubitable
signe de ton existence ouverte, amère,
atrocement fragile, forte pourtant.
Sur cette ombre, est-ce toi qui luis ? Dans ce sillon
palpitant, par cette piste incandescente,
alerte sur la trace de tes légères
zébrures de rapace (une trace presque
invisible, en étoile), moi : étranger,
à pic, de nouveau ! et en vol, un canard
noir, de la pointe du lac jusqu'au nouvel
incendie m'ouvre la voie, pour s'y brûler.
invocavo la fine su quel fondo
segno della tua vita aperta, amara,
atrocemente fragile e pur forte.
Sei tu che brilli al buio ? Entro quel solco
pulsante, in una pista arroventata,
àlacre sulla traccia del tuo lieve
zampetto di predace (un'orma quasi
invisibile, a stella) io, straniero,
ancora piombo; e a volo alzata un'anitra
nera, dal fondolago, fino al nuovo
incendio mi fa strada, per bruciarsi.