Et si « les choses » se terminent parce que le chemin est saturé
Et que si même si tu y as cru, force est de constater
Que tu n’as plus les mots, que c’est une overdose
Que ce tu nous nommais « amour » est devenu « les choses »
On nous bassine, on nous harcèle, on nous les brise
Les marchands du temple ne connaissent pas la crise
On te vend du bonheur, du sourire, de la complicité
La Saint-Valentin déferle telle une obscénité
Ah, ils sont forts les as de la vente, les pro du marketing
Les cadors des algorithmes, les pontes du speed dating
N’oubliez surtout pas de penser que vous êtes amoureux
Et commandez vos cadeaux en ligne, ce sera encore mieux
Le 14 février, comme il est urgent que nous soyons demain
Que l’horloge tourne plus vite et être le 15 enfin
Que ce jour est cruel pour ceux qui ne s’aiment plus
Le 14 février, il faut qu’il se termine, ce jour a vécu
Et le reste de l’année, on se demande à quoi il sert
Peut-être est-ce la revanche des célibataires ?
Il n’y aura pas de fête, ni de célébration
Pas de prénom à qui se vouer, pas de Saint Patron
C’est un signe des temps mais observons les statistiques
C’est la foule chez Tinder, Disons Demain et Meetic
Le peuple des gens seuls ne cesse de progresser
Le nombre des mariages ne cesse de régresser
Oh, mais elle a bon dos cette situation de confinement
Que certains nous présentent comme un enfermement
Les gens n’ont jamais autant cherché à se parler
Derrière leur écran, pas rasés, en jogging, pas coiffés
Mais où donc s’est-il égaré l’art subtil de séduire ?
Englouti par les algorithmes, encore eux, comment les fuir ?
L’âme sœur, le prince charmant hélas n’existent pas
Sauf pour Valentin, le Père Noël, Google et puis voilà
La tristesse c’est le blues, et parfois c’est le slam
Qui voyage par les mots, en remontant de l’âme
Alors ne me parlez surtout plus de cette Saint Valentin :
Retourne dans ton calendrier jusqu’à la Saint- Glinglin.