Magazine Journal intime

Sceolnftrol

Publié le 24 juillet 2008 par Willb77

Sceolnftrol
Enfin la suite des aventures de Will!
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On tapa à la porte. Trois coups brefs.

Ce bruit anodin nous changea en statue de sel.

Mes 2 mains agréablement remplies restèrent pétrifiées tandis que la chaleur retombait à des niveaux acceptables voire cliniquement bas.

Je ne pus éviter de déglutir d’angoisse.

Le self-control.

Vous savez, cette capacité à surmonter les plus fortes pressions. Ce pouvoir de garder une lucidité trempée d’acier. Cette caractéristique qui vous empêchait de souiller vos dessous alors que vos parents vous poussaient -non papa je ne veux paaaaaasss y allllleeer- à franchir les portes de cette attraction qui vous horrifiait temps : le train fantôme. Cette contenance si chère à votre entourage lors de l’annonce d’une nouvelle affligeante.

Le self-control.

Poilant.

Les évènements qui se déroulent dans les futures secondes sont peu glorieux. Je ne vous tiendrai pas rigueur de ne pas vous en souvenir. Nous sommes aux antipodes de ce sacré self-control. On confine même à une certaine forme de couardise, de lâcheté, de puérilité. Appelez cela comme vous voulez.

L’incongruité de la situation m’apparut avec une violence cataclysmique. Un patron et son employée scotchés l’un à l’autre dans un imbroglio de bras et de jambes. Lui la chemise déboutonnée, elle à moitié nue. Au final un motif flagrant de licenciement.

J’empoignai mon ex collaboratrice et l’éloignai avec une telle violence qu’elle chut dans un dernier soubresaut de ses seins opulents.

« Rhabille-toi, presto» soufflais-je.

Elle se relevait en se frottant le postérieur. Son regard était lourd de reproche.

« Sale con ». Éructa-t-elle.

«On verra plus tard, bouge ! »

« Compte sur moi pour qu’on voit plus tard abrutis »

Je ne relevai toujours pas, trop afféré à réparer les dégâts.

Après une minute de combat contre les boutons et les élastiques, une main passée dans les cheveux, une cravate réajustée, un tailleur lissé, le tableau avait repris un aspect de paisible normalité.

Nous reprîmes nos places respectives, les yeux en dérobade, la mine déconfite.

Je crus nécessaire de préciser que mon geste était maladroit et m’excusai pour les désagréments. Du bout des lèvres.

Elle grimaça et fixa le sol en signe de mépris vertement énoncé.

« Entrez »

La porte s’entrebâilla. Le faciès rustre de Gerard Loumet s’afficha dans l’ouverture.

« 

- Salut Will, tu ne réponds plus aux mails ?

- pourquoi ?

- je t’en ai envoyé une dizaine pour que tu me rappelles.

- je t’avoue que j’ai été un peu débordé…

- bon… peut-on se voir après ?

- et même maintenant si tu veux. Rentre et ferme la porte »

Je jetai un coup d’œil à Johanna qui arborait un sourire d’apparat.

-   installe-toi

-   j’ai pas trop le temps en fait. Je vais rester debout.

-   A ta guise

Il s’approcha et reconnut Johanna.

« 

-   salut Jo

-   salut Gérard »

Puis il croisa les bras, attentif.

-   pour commencer, je tenais à t’annoncer une nouvelle qui te ravira, j’en suis sûr

-   tu m’lègues ta prime annuelle ?

-   non, hahaha, mieux. Je t’offre un nouvel associé

-   ah ? tu es déjà remplacé

-   oui, et dès ce jour, par la demoiselle qui se trouve en face de moi

-   Jo ? »

Elle tourna la tête et lui sourit, visiblement ravie.

« 

-   hé oui mon grand, tu n’auras plus le plaisir de me gueuler dessus

-   excellente nouvelle

-   pour moi aussi"
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