Et pourtant je le sais bien : février, c’est le mois où les crapauds retournent dans la mare où ils sont nés pour rencontrer l’âme sœur et faire des bébés. Bébés crapauds qui, s’ils ne sont pas mangés avant, deviendront grands et, à leur tour, iront dans la bonne vieille mare quérir la crapaude pour copuler en paix.
Je le sais, mais cette année, j’ai zappé. Prise par un boulot dans lequel l’imprévu et le peu gérable tiennent désormais lieu de routine, je suis passée à côté de la saison des crapauds dans la mare. Dernier sursaut en fin d’après-midi, avant le covid-couvre-feu qui transforme les carrosses en citrouilles et les crapauds en princes charmants gendarmes. Réaction sur le fil, in extremis, et dans la mare habituelle il n’y avait qu’un seul crapaud, un crapaud tranquille et immobile, tellement tranquille et immobile que je l’ai d’abord pris, de loin, pour un bout de bois. Le bout de bois à coassé et j’ai zoomé.