« … on fait de nous une lumière
une seule et même lumière hors l’éparpillement des étincelles »
Ph., G.AdC
ON NAÎT
On naît on écrit
c’est d’un même élan d’une même poussée
On naît comme on aime
moitié veillant moitié dormant.
On s’éveille à l’intérieur d’un rêve.
*
On naît on ne sait comment.
On garde en soi cette poussée, cet appel, comme une trace, un trésor secret, un moment du mouvement perpétuel qui nous entraîne.
Le long de cet élan, on se déploie, on écrit, on se révèle.
Mouvement qui fait de nous comme une aurore discontinue, un clignotement dans le temps, une présence de plus en plus réelle.
*
On naît on aime on écrit
parce qu’il y a un toi en face de soi
qui nous éclaire qui nous appelle.
*
On naît on ne sait comment ni pourquoi
on n’en finit pas de naître
on est du temps qui s’allume et se déploie.
*
On naît on aime on écrit
on nous éclaire, on fait de nous une lumière
une seule et même lumière hors l’éparpillement des étincelles
Jean Marc Sourdillon, « La naissance inachevée », L’Unique Réponse, poèmes, éditions Gallimard, Collection Blanche, 2020, pp. 86-87.
JEAN MARC SOURDILLON
Source
■ Jean Marc Sourdillon
sur Terres de femmes ▼
→ Le milan (autre poème extrait de L’Unique Réponse)
→ Comme des frères
→ [Cet imperceptible oiseau très loin] (extrait de Dix secondes tigre)
→ Au commencement (extrait des Miens de Personne)
→ [Deux fois l’an, pendant l’été] (extrait d’En vue de naître)
→ Les Tourterelles (lecture d’AP)
■ Voir aussi ▼
→ une lecture de L’Unique Réponse par Jean-Michel Maulpoix [PDF]
■ Note de lecture de Jean Marc Sourdillon
sur Terres de femmes ▼
→ Isabelle Lévesque, Le Fil de givre
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