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Louise Glück | Vespers

Publié le 26 mars 2021 par Angèle Paoli

VESPERS I don't wonder where you are anymore. VÊPRES J e ne me demande plus où tu te trouves.
You're in the garden; you're where John is,
in the dirt, abstracted, holding his green trowel.
This is how he gardens: fifteen minutes of intense effort,
fifteen minutes of ecstatic contemplation. Sometimes
I work beside him, doing the share chores,
weeding, thinning the lettuces; sometimes I watch
from the porch near the upper garden until twilight makes
lamps of the first lilies: all this time,
Tu es dans le jardin ; tu es où se trouve John,
dans la poussière, abstraite, tenant sa truelle verte.
Voici comment il jardine : quinze minutes d'effort intense,
quinze minutes de contemplation extatique. Parfois
je travaille à ses côtés, à gratter dans l'ombre,
à désherber, à éclaircir les laitues ; parfois j'observe
depuis le porche vers le haut du jardin, jusqu'à ce que

le coucher du soleil
transforme les premiers lys en candélabres : et pendant tout

ce temps,
la paix ne le quitte jamais. Mais ça s'élance en moi,
pas comme le feu nourri que la fleur brandit
mais comme une lumière ardente à travers l'arbre nu.

Louise Glück, L'Iris sauvage, édition bilingue, poèmes, éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2021, pp. 106-107. Traduit de l'anglais (États-Unis) et préfacé par Marie Olivier.

Louise Glück  |  Vespers


peace never leaves him. But it rushes through me,
not as sustenance the flower holds
but like bright light through the bare tree.

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