Je ne décolère pas. La remise en cage, à la niche, derrière les barreaux, dis-le comme tu veux, ce re-confinement me met hors de moi parce-qu’il était évitable. Et puis aussi parce-que nos dirigeants n’ont rien compris au film. En quoi suis-je plus dangereuse en me baladant seule à marée basse sur la plage à 50 km de chez moi, qu’en déambulant au milieu de plein d’autres quidams sur les quais de Bordeaux ? Expliquez-moi, mesdames et messieurs les dirigeants en quoi le square du bas de la rue est moins dangereux que la forêt à 30 bornes ? Ces mesdames et messieurs rétorqueront qu’il était possible de s’isoler (on ne dit plus confiner, ça fait re-sucé de 2020) ailleurs, dans des prés verdoyants, dans la maison de famille du Lot ou la résidence secondaire à La Baule. Et pour ceux qui ne peuvent pas télétravailler ? et pour ceux qui n’ont pas sous le coude, hop comme ça, la bicoque sympa avec connexion internet ad hoc pour que les drôles puissent faire semblant d’avoir l’école à la maison ? bref, pour les gens ordinaires ? Je suis en colère et je piaffe derrière les barreaux de ma cage, même si je sais que j’ai la chance immense d’avoir une cage avec jardin dans une jolie ville avec Garonne. Une jolie cage, mais sans la plage ni l’océan.