Bout d'une vie: le démon du passé...

Publié le 28 juillet 2008 par Dan
"Bip-bip"

Un texto. J'ouvre les yeux péniblement. Je regarde l'heure projetée sur mon plafond: 23h52!  Mais qui peut-il bien m'écrire un texto à cette heure-ci?
Je referme les yeux. On verra ça demain. Je replonge dans un autre monde. Celui des éléphants qui volent et des vaches qui me parlent.

"Bip-"bip

Encore???  Mais ce n'est pas possible. Sans ouvrir les yeux, j'envoie brutalement ma main s'échouer sur la table de nuit. Je renverse la bouteille d'eau. Je fais tomber la boîte de mouchoirs. A force de tâter la surface de ce petit meuble en pin acheté chez ikéa je fini par trouver le fauteur de trouble.

J'allume l'écran et j'ouvre un oeil. Un seul oeil me suffira pour lire ce qu'il y a de marqué. Je grimace. La lumière de l'écran me perce le seul oeil d'ouvert. Je lance un grognement digne d'un néandertalien. Je discerne le prénom d'une fille.

Ça ne me dit rien. Je ne vois pas qui c'est. J'ai la flemme de chercher. De toute façon, ce n'est pas l'heure de chercher. Ce n'est pas non plus l'heure d'envoyer un texto mais je me décide quand même à lire le message. Quitte à être réveillé... autant aller jusqu'au bout du message maintenant. Je renverrais un message d'insulte plus tard pour me venger d'avoir été réveillé.

Le message en question est une invitation pour le lendemain. Une invitation à boire un café dis donc! Une invitation à boire un café chez elle! Une invitation à boire un café chez elle parce que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu! Une invitation à boire un café chez elle parce que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu et qu'elle se demande ce que je deviens...

Mais qui est cette fille?

Je me souviens brutalement. Mon coeur s'accélère. J'ai les yeux qui s'ouvrent entièrement sous une décharge l'adrénaline. Une vieille colère remonte. Il est  00H10, ma nuit est finie!

3 ans auparavant....
J'étais avec quelqu'un. Je vivais le parfait amour. On s'était rencontré par hasard et on ne pouvais plus  se séparer. Elle me comprenait comme personne. Moi, je l'écoutais. On avait plein de projets. On avait même aménagés ensemble au grand désarrois de certains de ces amis...
Le temps s'écoulant....les gens changent.
J'avais découvert certains de ses vices. Adepte de la fumette, elle se défonçait de plus en plus, jusqu'à le faire sous mes yeux. Elle invitait ses amis chez elle et j'assistais a une défonce party dans les règles de l'art. Quoique je dise, je  ne suis jamais arrivé à la convaincre d'arrêter tout ça.
Je passais pour le rabat-joie de service. Celui, qui, à la longue vous finissez par éviter comme la peste parce que vous en avez marre qu'il vous prenne la tête avec ses conneries.
J'étais de plus en plus malheureux. Je pleurais souvent. Je me sentais seul. Des liens s'étaient cassés. Je l'aimais mais à l'évidence ce n'étais plus réciproque. Elle continuai ses délires avec ses amis. Je ne savais pas toujours ce qu'il se passait mais j'avais des doutes...
Des doutes sur ce qui se passait une fois défoncé...
Des doutes qui n'ont pas fait en diminuant avec le temps...
Des doutes qui ont eu raison de moi...
Des doutes qui ont fait qu'un jour, j'ai dit: Stop!

Et ce jour-là, je suis parti, avec ma valise. Le départ avait été très violent. Il s'était passé entre deux disputes et coups de gueules. La vaisselle n'avait pas traversé la pièce mais cela avait été tout de même très violent.

J'étais désormais à la rue. Un ami m'avait aidé.

Je n'avais plus eu de contacts depuis, et j'avais refusé de garder tout ce qui me la rappelai.

Aujourd'hui elle reprenait contact avec un message anodin. Mais au fond, pas si anodin que ça puisque une vieille colère refaisait surface. Je lui en veux toujours. Je pourrais encore lui reprocher plein de choses mais je sais que je ne le referais pas. Pourquoi? Parce que je ne la reverrais pas...C'est mon choix! C'est un fait!

Je pensais l'avoir oublié et j'y étais presque. Il a fallu qu'elle me relance. Il a fallu ce message.

Je n'ai même pas pris le temps de lui répondre. Je n'ai pas envie de replonger là-dedans. Je n'ai pas besoin de ses charmes... dont ses amis n'arrivaient pas à se passer.