Staline, dictateur sanguinaire, de l’Union soviétique est mort en mars 1953. Se sont succédés à la tête de la confédération : Nikita Khrouchtchev 1953-1960 = Leonid Brejnev 1964-1982 = Iouri Andropov 1982-1984 = Konstantin Tchernenko 1984-1985 = Mikhaïl Gorbatchev 1985-Août 1991
Nikita Khrouchtchev proche de Staline depuis les années 1930 va déboulonner son mentor. Il engage alors son pays dans la déstalinisation . Est divulgué en 1956 son Rapport secret dénonçant le culte de la personnalité. Quelques années plus tard il dénonce les crimes de la période stalinienne. Khrouchtchev fait libérer des milliers de détenus politiques. Il adouci le système des camps du Goulag. Par contre il a ordonné en 1961 l’édification du Mur de Berlin
Au niveau culturel il autorise la publication par d’Alexandre Soljénitsyne « d’Une journée dans la vie d’Ivan Denissovitch» Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Boris Pasternack est contraint de refuser le Prix Nobel de Littérature de 1958 qui lui avait été attribué pour Docteur Jivago ou encore le film Le Bastion d’Ilitch de Marlen Khoutsiev (+) est interdit.
Monsieur K en 1962, visite une exposition organisée au Manège de Moscou. L’une des salles présente des œuvres avant-gardistes. Il y a notamment une œuvre abstraite d’ Ulo Sooster » Silm munas – l’oeil dans l’œuf » Ces œuvres choquent le président Khrouchtchev car elle sont contraires à la doctrine du réalisme socialiste. En conséquence, il prononce la fermeture de l’exposition et c’en est fini du dégel. On a appelé cet épisode l’Affaire du Manège.
Avec Leonid Brejnev débute une période beaucoup plus conservatrice. On a parlé de zastoï ou de « grande stagnation « Dès le milieu des années 1960 s’amorce, en un mouvement de balancier, la répression des dissidences, le durcissement de la censure, le retour de la peur. Donc pas d’évolution de l’art officiel
Iouri Andropov très brièvement à la tête de l’Union soviétique reste dans la ligne conservatrice de son prédécesseur. Cependant, on le crédite d’ être à l’origine de la glasnost et de la perestroïka. L’art réaliste soviétique tient bon.
Konstantin Tchernenko , très malade fait lui aussi un passage éclair au Kremlin. Il représente ce que le communisme a de plus figé, de plus immuable et immobile. Pour le Canard enchaîné, c’est « le triomphe du marxisme-sénilisme ».
Mikhaïl Gorbatchev est le dernier des dirigeants de l’Union soviétique. Il lance des réformes sociales et économiques. Malgré l’instauration de la Perestroïka et la liberté d’expression accordée aux citoyens par la Glasnost le régime s’effondre à l’hiver 1989.
En 1991, un coup d’état amène au pouvoir Boris Eltsine à la tête de la Fédération de Russie.Pendant les six années qu’il est à la manœuvre le monde de l’art recouvre une certaine liberté En 1988 une exposition consacrée à Francis Bacon est organisée et une autre à Günther Uecker. Par ailleurs, la maison Sotheby’s est autorisée à organiser au Sovincenter dune vente aux enchères. Elle a été reprise 30 ans plus tard au Garage sous le titre « Bidding for Glasnost: Sotheby’s 1988 Auction in Moscow« .
Et en 1999 Vladimir Poutine succède à Boris Eltsine . Il est toujours aux manettes et pour longtemps. Avec la reconduction de Vladimir Medinski, à la tête du Ministère de la Culture que la situation des artistes contemporains reste précaire. Et l’art officiel reste figuratif et conservateur.
Certains artistes n’ont pas supporté la censure et le frein donné à leur créativité. Ce sont les Non-Conformistes, les conceptualistes, le mouvement Sots art et diverses dissidences. Mais la majorité des œuvres créées jusqu’à l’éclatement de l’Union soviétique, et parfois au-delà, continue de respecter les règles du Réalisme socialiste. Beaucoup de ces œuvres sont des évocations de la seconde guerre mondiale. Il faut rappeler qu’entre 1939 et 1945 27 millions de soviétiques sont morts dont près de 9 millions de militaires. Cela laisse des traces indélébiles dans la mémoire collective d’un pays.