Une forêt à l’humus bien dense dégage une odeur dite « de champignon ». Cela ne signifie pas à coup sûr que le cèpe se planque sous la fougère, mais parfois, c’est bel et bien le cas. L’odeur forestière dite « de champignon » rappelle celle des champignons de Paris et n’a rien de désagréable. Plus rigolote est l’odeur d’anis très marquée du rosé des bois, tellement marquée qu’on peut se demander si les écureuils ne se shootent pas au pastis.
Et puis il y a aussi les champignons qui puent, c’est d’ailleurs pour eux une stratégie de reproduction : ce que la narine humaine perçoit comme désagréable, la mouche s’en délecte, et se rue sur ces fameux champignons, favorisant indirectement leur dissémination. D’ailleurs, une fois le ménage bien fait par les mouches, le champignon ne dégage plus d’odeur désagréable.
Très récemment, j’ai pu observer deux de ces champignons. Tout d’abord le clathre rouge, ici avachi et n’ayant plus la forme de lanterne qui lui est propre :
Puis le satyre puant, qui ne puait plus tant que ça puisque les mouches avait quasiment achevé le travail de dégagement de la glèbe, une sorte de capuchon gluant à l’odeur pestilentielle et renfermant les spores indispensables à la reproduction, mais quelques mouches tentaient encore de chiper les dernières miettes :
Photos réalisées en Gironde en avril 2021