Magazine Journal intime

Lazare malgré lui

Publié le 28 juillet 2008 par Lephauste

Lazare est un éveilleur de commentaires,  aussi et parce que cette histoire du nouveau testament ne me laisse pas en paix, je l'honore d'une note supplémentaire.

Lazare n'est pas de lui même ni parce qu'il l'affirme le re-suscité modèle, celui dont on fait le prophète opportun. Lazare meurt ce pendant que l'on va chercher Jésus afin qu'il se penche sur lui et le ramène aux siens et se faisant qu'il affirme lui, par le geste d'accoucher la mort d'un errant de plus, qu'il est ce qu'il dit, un magicien dont la seule parole ne suffit pas à convaincre et  qu'il lui faut recourir à l'émerveillement du "Miracle" pour faire taire les contradicteurs et ceux qui pensent qu'il ferait un bon entraîneur de foules dans l'hypothèse d'une révolution menée contre l'empire.

Lazare s'éveille sous le murmure de la voix de jésus, cligne des yeux et comme tout un chacun se dit que ça n'était pas la peine de mourir si c'était pour se retrouver dans le même état de souffrance et face au même assemblage d'humains qui ne demande qu'à vivre dans l'émerveillement, loin de la réalité. Jésus ne se charge pas du service après-vente et la com' est assurée par le croque mort qui vient de perdre un bon client. Est-il écrit quelque part que Lazare ait souhaiter qu'on lui vienne en aide autrement que pour lui permettre de s'ignorer benoîtement au moment propice ? Non, de l'avis même du héros de la fable, une gare parisienne faisait tout autant son affaire avec une inscription qu'il avait même rédigée de sa main, et déposée chez un notaire. On aurait pu y lire :  Ci gît  Lazare, qui chaque matin à l'aube prenait l'express pour Troie où il occupait un emploi  de palefrenier au service de sa sainteté  PMU et qui chaque soir rentrait fourbu mais content .

Lazare aussi fait assez bien la métaphore de ce qui pour notre époque pourrait s'appeler la popularité. Le seigneur voit jour après jour sa cote baissée dans les sondages d'opinion. Diable ! qu'allons nous faire ? S'exclame-t-il, n'ayant pas comme nous autre autant de difficultés à en appeler au malin quand tout tourne au vinaigre; Un conseiller se radine dare-dare et épluche tout ce qui peut se faire en matière de coups de théâtre. Un discours à Dakar ? Déjà fait. Un "Descends voir un peu par là pas loin d'ici que je te fasse comprendre à quel point tu n'es rien auprès de mon équipement de survie active en milieu hostile, pauv'con !". Déjà dit. Sauvons les trente cinq heures ? chassons le bruit et l'odeur ? Portons une rose au Panthéon ? Faisons don de notre personne à la france ? Épousons z'une grue, dans les un mètre quatre vingt et qui fait des chansons ? Ah ça patron,  c'est fait aussi ! Ah tiens !? Mais Lazare maître...

Lazare dites vous, pauv'con ? Alors se met en branle la mécanique du think tank, qui est à la pensée ce que le sans plomb est à l'air pur et précieux de nos contrées, un grand brassage d'idées novatrices se met à bouillir dans les écuelles des participants et quand on arrive à la position essorage sur la molette ptérodactyle à consommation muette d'eau péroxydée, Lazare fait son entrée en scène sous la forme de l'électorat qu'on défroisse régulièrement afin qu'il ne fasse pas trop de plis cassant. Le plis cassant produit des mouvements de révoltes pénibles à organiser sous le rapport de la figuration bien qu'assez amusant à disperser pour les mercenaires en mal d'Afrique.

On se penche donc sur le catafalque. vous êtes bien sûr qu'il est à trépas ? parce que sinon je vais encore passer pour le mari de la chanteuse à textes ! Rassuré, le patron gonfle ses petits poumons à talonnettes et entonne de sa voix de Walkirie coincée dans l'ascenseur social : Lazare ? Lazare ? Lazare... Lève toi et marche !

Là honnêtement,  si vous ne faites pas un bon Cinquante et un pour cent dans les chapelles ardentes, dans le secteur des stades terminaux, dans les mouroirs pour vieux, dans les funérarium's. Enfin auprès de tout ce qui vit dans l'expectative du mieux; C'est qu'au bas mot vous êtes conseiller par des sépulcres blanchis (Légions ! Légions !) et qu'il va falloir pousser parce que à ce stade le think tank est à sec ! Non je te dis, c'est pas la batterie !

Non Lazare n'est pas mort, il profite du fait que l'autre s'occupe à réunir une conférence de presse pour piquer un petit somme à l'ombre. Lazare, tout comme nous est le hallebardier de service et quand tout le monde est allé se coucher, c'est lui aussi qui allume la servante et la dépose délicatement au centre du plateau.  


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