Pour les experts de l'OMS, la pandémie de Covid-19 a mis en lumière l'impréparation des Etats à apporter une réponse optimale à la crise. Afin d'y remédier, l'organisation propose une série de mesures visant à renforcer la gestion transnationale de la santé.
L'OMS veut transformer la " gouvernance sanitaire mondiale "
Par Bas les masques
Pour les experts de l'OMS, la pandémie de Covid-19 a mis en lumière l'impréparation des Etats à apporter une réponse optimale à la crise. Afin d'y remédier, l'organisation propose une série de mesures visant à renforcer la gestion transnationale de la santé.
La pandémie de Covid-19 aura été, pour certains commentateurs, une crise globale qui aura mis en lumière les nombreux dysfonctionnements liés à la mondialisation, auxquels il faudrait répondre par davantage de proximité, moins de libéralisme et, surtout, plus de souveraineté. Une vision à l'opposé de celle des grandes institutions internationales qui, au lieu de sortir affaiblies de la pandémie, risquent au contraire de s'en trouver renforcées. C'est en tout cas ce que semble souhaiter l'Organisation mondiale de la Santé, relativement décriée depuis le début de la crise sanitaire, et pour qui la meilleure réponse à la crise doit au désormais passer par... encore plus de mondialisme !
Pour cela, un panel de treize experts mondiaux désignés par l'OMS a préparé un lot de mesures, visant non seulement à apporter une réponse immédiate à la pandémie, mais également à accélérer la transformation de la gouvernance sanitaire mondiale. Pour l'heure, plusieurs de ces mesures concernent la vaccination. Il est ainsi demandé aux pays les plus riches, producteur de vaccins et ayant largement vacciné leur population, de donner un milliard de doses aux pays les plus pauvres d'ici septembre, et un autre milliard d'ici la mi-2022. En outre, l'OMS et l'OMC (Organisation mondiale du commerce) cherchent à mettre en place un système de transfert de technologies pour que des pays à faibles revenus puissent produire des vaccins.
Mais le plus significatif, dans la logique de gouvernance supranationale qui anime l'OMS, est sans aucun doute la création d'un " Conseil mondial de lutte contre les menaces sanitaires ". Pour cela, les États devront prévoir des conventions-cadres dans les six mois à venir, et prévoir les financements et le personnel nécessaires en cas de nouvelle crise sanitaire. Ce qui s'accompagnera de la mise en place d'un nouveau système mondial de surveillance permettant à l'OMS de publier sans délai toute information concernant l'émergence potentielle d'une épidémie, avec la possibilité d'envoyer des experts sans autorisation préalable, ainsi que la création d'un mécanisme de financement international en cas de pandémie. Enfin, les mesures proposées visent également à renforcer l'autorité et l'indépendance de l'OMS, avec notamment la création d'un comité permanent pour gérer les urgences.
Mais lorsque l'on évoque l'indépendance de cette institution, on peut se poser la question de savoir de quelle indépendance parle-t-on réellement ? De l'indépendance face aux États dont les contributions fixes représentent 20% de son budget, ou de l'indépendance face aux contributeurs volontaires (80%) qui mêlent des financements en provenance d'Etats et d'acteurs privés ? Et dont certains représentent une part extrêmement importante des recettes, comme la célèbre fondation Bill & Melinda Gates. Sur l'exercice 2018-2019, cette dernière faisait d'ailleurs partie des dix plus gros contributeurs avec 454 millions de dollars.
Si la question des financements privés de l'OMS n'est pas nouvelle et fait régulièrement l'objet d'articles et d'enquêtes dans de nombreux médias, voir cette institution renforcer son influence sur les politiques de santé au niveau mondial, à la faveur d'une pandémie qui n'a pas encore livré tous ses secrets, peut conduire à quelques légitimes inquiétudes.
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