« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » (Rimbaud)(Au petit noyé du 11 juin, devant la statue de Freddy Mercury)Tout à coup la nuit s’est rempliede ta stupeur muetteà l’a-pic de lumière en vrille,le froid te montant à la têteet comme au cou ce noir caillout’empêchant de crier...Mais là-haut ce sont les appelsque tu n’entendras plusdes vivants soudain affoléset déjà comme figés ,par un mauvais pressentiment...Car te voici là, repêché,lamentable gisantsur lequel pour le ranimerles soignants se font suppliants:s’il te plaît, on se réveilleMonsieur le Japonais,ce n’est pas l’heure encorede céder au dernier sommeil...À peine un accroc dans l’eau claire,comme un éclair lividesous le soleil indifférent,tu as sombré, limpide,à l’âge ou l’on aimerait vivreà l’unisson de la lumière ...Et les voici sans voixceux pour qui tu n’es plus en sommequ’un reflet d’océanapparu le temps d'un instantet bientôt disparudans l'insondable flot -à peine le temps d'un sanglot...Peinture: Robert Indermaur.