Naaaaaaaan chuis pas amoureuse. Hélas, trois fois hélas, j’ai beau tenter de me conditionner « tu vas tomber amoureuse, c’est un ordre Anaïs », rien n’y fait.
C’est juste que l’été est la saison des parcs d’attractions.
Et moi, j’aime pô les parcs d’attractions. Parce que justement, on a souvent la tête dans les nuages, que ce soit avec les trucs qui montent qui tournent qui accélèrent qui redescendent ou avec les simples grandes roues qui offrent une vue inégalable et tellement effrayante sur les quartiers environnants.
Donc j’aime pô les parcs d’attractions.
A part celui de la souris américaine. Parce que celui-là, il me fait rêver, il me permet de retrouver la part d’enfance que j’ai cachée au fond de moi (enfin, pas si cachée que ça…). Je peux sans gêne monter sur les chevaux de bois, avoir la larme à l’œil dans « it’s a small world », frémir en me prenant pour Peter Pan (ben quoi, c’est vachement haut cette attraction) et faire une photo souvenir avec Tic et Tac.
Mais les parcs d’attractions dites à sensation, très très très peu pour moi.
Chaque année, des attractions se bloquent, laissant les téméraires participants, au mieux, coincés durant des heures, au pire, coincés durant des heures tête en bas. My god, rien que d’y penser, je sens l’angoisse monter en moi. J’ai beau avoir pitié d’eux, je ne peux m’empêcher un petit sourire sarcastique au coin de la bouche : zavaient qu’à pas y aller…
Et de toutes façon, moi, les sensations, je les ai rien qu’en regardant les attractions, de loin, de très trèèèèèèès loin.
Chaque année en juillet, la foire s’installe dans ma petite ville. Chaque année, je me goinfre de croustillons et j’ai le visage maculé de sucre impalpable. Enfin moi j’appelle ça du sucre impalpable, mais je me demande si ce n’est pas une expression familiale, tout comme chez moi on dit « manger une souris Côte d’Or » pour une bouchée, alors que ce sont des éléphants, tout le monde le sait, tout comme chez moi on dit aussi « manger de la sauce poulette » pour un vol au vent. Ne me demandez pas pourquoi, c’est ainsi. Et c’est ainsi que mes croustillons annuels sont recouverts de sucre impalpable.
Cette année (à moins que ce ne soit l'an dernier, je m'y perds dans toutes ces abominations), ils ont atteint le summum de l’horreur : un genre de balle ronde (pléonasme, une balle étant, sauf erreur, toujours ronde) au centre de laquelle s’installent deux volontaires perturbés du neurone. La belle est rattachée par des élastiques tendus à leur maximum, plus elle est propulsée dans les airs à la vitesse de l’éclair, et rebondit durant de longues minutes. Pour exacerber la sensation d’horreur, des haut-parleurs transmettent les commentaires des deux volontaires perturbés du neurone. C’est à mourir de rire : des « aaaaaaaaaaaaah » aux « oooooooooooh » en passant par les « putain quelle horreur ».
Voilà, à regarder deux fois cette boule s’envoler vers le firmament, j’ai eu ma dose d’adrénaline. Pour pas cher ma bonne Dame.
Tout ceci me rappelle un séjour lointain que j’ai effectué il y a déjà… oufti, un petit temps, du temps oùsque je montais encore dans les grands oiseaux de métal.
Sans doute drillée par le séjour, la chaleur, la sueur, j’ai accepté de monter dans une attraction style tour infernale, un peu du même acabit que la balle magique qui rebondit rebondit rebondit : un ascenseur fou qui monte, descend comme un dingue vers le sol, remonte sans marquer la moindre pause et redescend encore plus vite. J’ai cru mourir. Et vu qu’ils poussent le vice jusqu’à prendre une photo des participants à l’apogée de l’angoisse… j’ai chez moi ce souvenir impérissable d’une Anaïs terrorisée, accrochée à sa voisine hilare, lui plantant ses ongles dans le bras, cachant son visage dans son giron.
Et non, même contre mon poids en écharpes Strelli, je ne vous la montrerai pas, cette photo… quoique… ça pèse combien une écharpe Strelli ?
Illu de Flo