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Les Sales Blagues De L'Echo : What If...

Publié le 25 juillet 2008 par Mélina Loupia
C'est vendredi, déjà le parfum du week-end se fait sentir ça et là dans les bureaux, le coude vissé sur la table, la main qui soutient la tête lourde et pleine des projets de grasse matinée et apéro poussé des deux jours à venir. On boucle les sacs de voyage, on bourre les vanity-cases et on en chie sur Mappy pour trouver le meilleur restau-route. Quant à moi, la routine me fait faux-bond en ce vendredi pourtant destiné à l'humour classieux des Sales Blagues de l'Echo Des Savanes qui abreuvaient cet espace de bons mots et de croquis fins. Et même si personne ne se demande pourquoi, je justifie ce manquement au fait que les seules que j'ai en stock frisent la correctionnelle et que je perdrais facilement toute crédibilité auprès de mes lecteurs assidus, ou moins, mes descendants et ascendants, ainsi que de toute la bobosphère influençablement sensible et inversement. Toutefois, un story-board aurait pu intéresser Mr Vuillemin Imaginons une terrasse plongeant sur un jardin à la française, sur l'estrade en marbre duquel un quartet importé de Lousiane parisienne jouerait mollement un jazz retenu qui ne couvrirait pas le tintement des coupettes vidées aussi vite par les huiles des lieux qu'une cylindrée allemande de pétrole raffiné. Les rires forcés des gorges bronzées renversées fuseraient des petits groupes agglutinés au buffet tandis que du côté des commodités, on se ravalerait la façade en prenant soin de renifler élégamment les milligrammes échappés des pailles avant de se repoudrer les naseaux. Au bord de la fontaine, un chérubin recylerait l'air de rien une eau non potable, obligeant le par-terre d'invités chic et choc à s'abreuver de bulles indigestes. Assise en amazone, robe longue et vaporeuse, le hâle d'une quinzaine de séances de cabine à U.V, le sautoir éclatant et la tignasse indomptable matée au lisseur, elle caresserait l'eau du bout de ses doigts, la faisant clapoter de temps en temps. Alors qu'elle décroiserait les jambes, masquant la douleur de l'arthrite qui la ronge depuis une bonne quinzaine d'années par un rictus de star, elle prendrait une longue respiration en jetant sa tête en arrière et après un petit rire, elle se confierait ainsi: " Après une ou deux coupes de Champagne, dit-elle, je me sens jeune,belle,légère,séduisante,voguant au gré des étésiens vers de paradisiaques rivages parfumés de mille senteurs exquises,ou planant gracieusement au dessus de magnifiques sommets éternellement enneigés,grandioses et sereins,dans lesquels je puise une vivifiante énergie cosmique sans cesse renouvelée,aux multiples fragrances florales.   Tandis que la bière me fait péter. " Certains ont mis ces mots dans la bouche de Catherine Deneuve, mais libre à chacun de les attribuer à toutes les stars déchues, ravalées au bistouri et au crin de pêche. Et vous, quelle vieille peau verriez-vous au bord de la fontaine?

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