Magazine Journal intime

"Il y a deux sortes d'amour : l'amour insatisfait, qui vous rend odieux, et l'amour satisfait qui vous rend idiot." Colette

Publié le 25 juillet 2008 par Mirabelle
Mon cher Victor,
 
J'ai aujourd'hui la preuve qu'il existe sur cette terre des garçons intelligents, cultivés, sensibles, réfléchis ! Ah ? Ca existe encore, cette espèce là ? Je croyais être le dernier ! Oui, ça existe encore. Et donc ? Et donc rien du tout.  Je me demande lequel, dans cette espèce en voie d'extinction, s'apercevra que moi, Mirabelle, je suis intelligente, cultivée, sensible, réfléchie... Oh, il y en aura bien un... Un jour ! Le problème, c'est que mon champ de recherche est très restreint et se limite à mon département... Si tu soutiens avoir la preuve qu'ils existent, c'est que tu en as trouvés ! Oui mais... Pas dans mon département ! Ma pauvre Mirabelle, tu es d'un compliqué... Oui, je sais. Il paraît que c'est ce qui fait mon charme... Mais dis-moi... Il manque une précision cruciale dans ce que tu viens de dire... Ces hommes là, intelligents, cultivés, sensibles, réfléchis et patati et patata... Ils sont célibataires ? Euuuuh... Voilààààà ! C'est là que ça cloche ! Tu n'as plus qu'à te convertir en voleuse d'homme ! Ah ça, jamais de la vie !

Dis moi... L'image jointe à notre conversation, c'est ce que tu attends ?
Eh bien... Parce qu'autant te le dire tout de suite : si tu veux qu'un homme t'offre le monde, tu peux toujours courir après lui, il courra plus vite que toi ! Meeeuh non ! Je ne veux pas qu'on m'offre le monde ! Et puis qu'est-ce que j'en ferai du monde de toute façon ? Non, je voudrais juste quelqu'un qui soit OUVERT au monde, qui en ait une vision, quelqu'un avec qui je puisse parler pendant des heures de littérature ou de musique, quelqu'un avec qui que je pourrai discuter de la vie... Je ne veux pas quelqu'un qui m'offrirait le monde, juste quelqu'un qui m'aimerait assez, et assez bien, pour m'empêcher de me perdre moi-même... C'est tout de même un programme très ambitieux, et je doute qu'un tel homme existe quelque part ! Et encore moins dans ton département, évidemment... Merci de m'encourager, mon Victor, j'apprécie !

Non mais il faut arrêter de te raconter des histoires ! Si tu veux un homme qui t'ouvre sur le monde, il te faut toi aussi te bouger un petit peu et ne pas rester les fesses sur ton fauteuil, comme la femme de l'illustration ! L'amour, je pensais que tu l'avais compris, c'est un partage ! Et l'homme qui se met à genoux en portant le monde pour l'offrir à sa bien-aimée, ça tient encore du mythe du prince charmant qui vient délivrer la pauvre princesse à l'écart de tout, la pauvre princesse qu'il faut faire s'épanouir, comme si elle n'avait pas d'existence propre avant son arrivée ! Les femmes ont autant à apporter aux hommes que le contraire, et si vous pensez, vous toutes, que votre âme soeur vous tombera tout cru dans le bec, comme ça, juste en attendant que ça se passe, vous vous mettez le doigt dans l'oeil ! Ca ne se passe JAMAIS comme ça ! Avant d'être "l'objet qu'un homme viendra aimer", tu es une femme, tu as ton identité, ton fonctionnement, tes expériences, ton histoire ! Alors arrête de rêver aux contes de fée... Mais... Je ne rêve plus aux contes de fée ! Laisse-moi rire ! Petite menteuse, va !

Le début de notre conversation prouve que tu n'as en tête que tes propres exigences. Mais est-ce que toi, tu satisferais les exigences d'un homme, tu te l'es déjà demandé ? Oui, évidemment... Mais tu n'en parles pas ! Alors commence par en parler, un peu, et on verra après ! Tu devrais pourtant abandonner tes rêves stupides, qui ne te mèneront à rien d'autre que la déception ! Regarde, tu pensais que Johan serait toujours là, tu le percevais comme ton prince,
capable de traverser la Manche pour venir te retrouver chez les Anglais, et résultat il s'est barré avec une autre ! Il faut te réveiller, ma belle ! Mais je suis déjà très réveillée, même si le réveil a été difficile... Tu as bouffé du lion, aujourd'hui, Victor, ou quoi ? Non, c'est juste que tu m'agaces ! Commence déjà par accepter les faiblesses des hommes, par le leur pardonner, par les accepter tels qu'ils sont, et on verra après ! Cultivés, sensibles, intelligents, réfléchis... Je t'en ficherais, moi !

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