En tant qu'aînée, il n'est pas toujours facile d'accepter d'être dépassée par la petite qui suit.
A une autre époque, la vie aurait été plus simple, le droit d'aînesse m'aurait peut-être été utile.
En tant qu'aînée, j'aurais pu être assurée d'une certaine position, d'un certain statut. J'aurais eu droit à la plus grosse part d'héritage (mon côté vénal qui ressort...). J'aurais pu décider de l'avenir de ma ptite Loute.
J'aurais pu la rendre dépendante de moi, l'empêchant de s'envoler, l'empêchant d'apprendre à se débrouiller toute seule. Mais comme je suis une super grande soeur très très gentille, je n'aurais jamais fait ça. (De tout manière, vu nos caractères réciproques, ça vaut mieux...)
Cependant, mon statut d'aînée aurait pu me permettre d'interdire à ma soeur d'avoir toute relation amoureuse tant que je n'avais pas trouvé mon mien.
Mais, dans ma grande générosité, et ayant vécu une loooongue relation de 5 ans (sur une période de près de 8 ans), j'ai tenu à autoriser ma soeur à connaître l'amoûûûr à son tour.
Je l'ai donc poussée à s'ouvrir à l'extérieur, à sortir, à rencontrer du monde. je lui ai appris à se mettre en valeur, à devenir irrésistible. J'ai fait passer divers castings afin de lui trouver des mâles bien sous tous rapports (suis cool comme soeur, hein ?).
Ainsi, grâce à moi et à ma grande générosité totalement désintéressée, elle a pu découvrir l'amoûûr (qu'aurait-elle fait sans moi ?). Et elle ne s'est jamais doutée que j'avais manigancé toutes ses rencontres...
Cependant, nous avons instauré quelques petites règles simples et légères, afin de garantir mon rang de grande première (Faut pas pousser quand même. Je ne vais pas m'oublier.).
Elle a l'interdiction formelle de se marier ou de faire des enfants avant moi !
Mais une clause spéciale annule cette condition une fois qu'elle aura passé ses trente ans. Autrement, elle risquerait de devenir toute rabougrie et de ne jamais trouver chaussure à son pied.
Je pense à elle et à son avenir tout de même. Sinon, je risquerais de l'avoir à charge jusqu'à la fin de mes jours.
Et ça... Ce n'est même pas envisageable...