17 réflexions en vrac sur les mesures sanitaires

Publié le 19 juillet 2021 par Observatoiredumensonge

Macron va créer une France à deux vitesses : avec d'un côté, les vaccinés et de l'autre, les exclus. C'est bien une dictature qui se met en place.

17 réflexions en vrac sur les mesures sanitaires

Par Maxime Tandonnet

Peu de temps pour faire des phrases et des paragraphes ce matin, alors quelques réflexions dans le plus grand désordre sur les mesures annoncées avant-hier par l'occupant de l'Elysée prononçant l'exclusion prochaine des " non vaccinés " de l'accès aux restaurants, aux bars, centres commerciaux, aux lieux de spectacle ou sportifs, aux transports, etc.

- Une épidémie de peste bubonique ou de choléra, fauchant des millions de vies en France, justifierait de telles mesures d'exception. Cela arrivera peut-être un jour mais tel n'est pas le cas aujourd'hui. Traiter l'épidémie actuelle comme une épidémie de peste bubonique ou de choléra relève de la mystification (réussie).

- Le dispositif annoncé repose sur une incohérence : le covid 19 est réputé dangereux principalement pour les personnes âgées, ou fragiles, les malades atteints de comorbidité ; l'immense majorité de ces personnes ont déjà été vaccinées; dès lors, si le vaccin est efficace, le risque d'une vague de mortalité en est fortement réduit et la menace exagérée.

- Aberration fondamentale: certains vaccinés accusent hargneusement les non vaccinés de mettre leur vie et celle des autres vaccinés en danger. Mais de quoi ont-ils peur dès lors que vaccinés, ils sont supposés être à l'abri des formes graves? Et d'ailleurs le fait d'être vacciné n'empêcherait pas (semble-t-il) de porter et transmettre la maladie.

- 62% des Français approuveraient (selon un sondage) les mesures discriminatoires et d'exclusion de la vie sociale prises envers les non vaccinés. 38% de " Gaulois réfractaires " (incluant sans doute des vaccinés comme des non vaccinés), c'est beaucoup dans un tel contexte. D'ailleurs, un basculement de l'opinion peut intervenir à tout moment.

- Les non vaccinés justifient leur réticence à la vaccination par la peur du vaccin, notamment en raison des immenses scandales sanitaires qui ont bouleversé le pays ces dernières décennies. Que leur peur soit considérée comme méprisable, en tout cas moins respectable que d'autres peurs et indigne d'être écoutée, est à mes yeux incompréhensible.

-Plutôt que le dialogue et l'explication, comme souvent en France, la caricature et la moquerie: il y aurait les " provax ", modernes et ouverts au progrès face aux " antivax " complotistes et obscurantistes, comme si nous revivions sous un angle sanitaire la guerre de la France " éclairée " contre les Gilets jaunes. Ce pays déchiré ne changera donc jamais...

- De fait, les mesures annoncées par le pouvoir ne seront jamais - jamais - appliquées pour la plupart : il est inconcevable, irréaliste de vouloir obliger les restaurateurs, barmen, commerçants, agents des lieux de spectacle ou de transports, à contrôler l'identité et le pass de chacun de leurs clients et se faire ainsi les auxiliaires de la police dans une société d'autosurveillance et de délation. Qui ne le sent pas?

- En vérité, tout ceci relève avant tout du spectacle, d'une posture politique, autour d'une mise en scène (hallucinante) d'autorité et de fermeté dans une perspective électoraliste. Mais il faut reconnaître que cela fonctionne assez bien.

- Eternelle et lamentable préférence française pour les contraintes bureaucratiques, les mesures verticales, policières et les sanctions au détriment de la liberté, du dialogue, du respect et de la confiance.

- L'esprit de ces mesures exprime un phénomène d'anomie ou de disparition des repères intellectuels et moraux. Sidérante démonstration d'un déni de solidarité face à l'exclusion et la mise au ban d'une partie de la population (les non vaccinés). Vertigineux renoncement collectif au respect de la vie privée et du secret médical, au principe d'égalité, au droit à disposer de son corps et à la liberté individuelle.

- Le climat général, ce mélange de soumission à la figure du chef paternaliste, autoritaire et protecteur, de servitude dans l'acceptation passive des contraintes et de chasse aux sorcières ou rage collective et méprisante de certains " vaccinés " envers les " non vaccinés ", ce mélange a quelque chose de profondément malsain qui échappe aujourd'hui au sens commun.

- Omerta sur la responsabilité des dirigeants de ce pays dans le climat actuel, après les contradictions sur les masques, le nombre de lits, celui du nombre des victimes annoncées, etc. Silence sur les promesses oubliées de ne jamais recourir à l'obligation de vaccination ou du pass sanitaire, comme si le grand éblouissement médiatique effaçait tout.

- Le chantage actuel - confinement/couvre-feu ou vaccin obligatoire - aussi ignoble soit-il, semble pour l'instant assez bien accepté, intégré et banalisé par une population globalement docile et résignée que plus rien ne semble émouvoir...

- Aggraver les fractures et les divisions d'un pays, même dans l'indifférence, la passivité, la résignation générale, est la faute la plus impardonnable qu'un pouvoir politique puisse commettre.

- Certes, le vaccin n'est pas rendu officiellement obligatoire mais les brimades, interdictions, discriminations annoncées envers les non vaccinés en font une quasi obligation. Qu'une telle hypocrisie passe aussi bien est un signe révélateur de la résignation collective.

- Peu de politiques se sont montrés dignes, lucides et courageux dans cette affaire. Les leaders de LR (à l'exception notable de mon ami Julien Aubert) et des oppositions en général, de l'extrême gauche à l'extrême droite, suivent le mouvement et se placent dans le vent qu'ils croient dominant.

- Les choses pourraient assez vite dégénérer: les déclarations (là aussi, largement acceptées) selon lesquelles les membres de professions médicales non vaccinés, même s'ils font leur travail ne " seront pas payés ", pourraient mettre le feu au poudre. Les aides-soignants et les aides-soignantes qui soignent nos aînés font le plus beau métier du monde, le plus digne et le plus courageux. J'en profite pour les remercier et leur rendre hommage.

Maxime Tandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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Dessin de couverture par LASSERPE pour URTIKAN

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