Pascoli in memoriam Y.T
Il brivido
Mi scosse, e mi corse
le vene il ribrezzo.
Passata m'è forse
rasente, col rezzo
dell'ombra sua nera,
la morte...
Com'era?
Veduta vanita
com'ombra di mosca :
ma ombra infinita,
di nuvola fosca
che tutto fa sera:
la morte...
Com'era?
Tremenda e veloce
come un uragano
che senza una voce
dilegua via vano :
silenzio e bufera: la morte...
Com'era?
Chi vede lei, serra
né apre più gli occhi.
Lo metton sotterra
che niuno lo tocchi,
gli chieda - Com'era?
rispondi...
com'era?
Giovanni Pascoli (1855-1912), Canti di Castelvecchio, 1903
Le frisson
Un choc : parcourut
mon sang le dégoût.
Peut-être est venue,
retenant le coup
de son ombre vent,
la mort...
C'est comment ?
Vue, évanouie
comme ombre de mouche ;
mais ombre infinie,
de nuage louche
qui rend tout poignant :
la mort...
C'est comment ?
Terrible furie,
comme une tempête
qui sans un seul bruit
en rien s'est défaite :
silence, ouragan,
la mort...
C'est comment ?
Qui la voit a clos,
n'ouvre plus ses yeux ;
est mis au tombeau
pour que nul curieux
ne dise - Comment ?
réponds...
c'est comment ?
(tr. Jean-Charles V egliante) in memoriam Y.T