Trois des écoles que j'ai fréquentées:
trois ans à Regina Mundi comme élève,
un an à J.-M.-Robert et quatre ans
à Adrien-Guillaume comme professeur.
Étudiante, j’ai fait toutes mes études dans des villes. Parfois un vent frais et j’enfilais le veston marine règlementaire avec bonheur. Parfois des journées encore chaudes et je regrettais d’avoir quitté le chalet.En septembre 1970, il y a donc cinquante et un ans, j’ai choisi d’enseigner à la campagne. Le jour où je suis revenue de l’école et que j’ai pu enfiler mon maillot de bain et plonger dans les eaux encore chaudes du lac, dans la baie de l’Ours, je pensais à mon oncle qui aimait tant se baigner et qui devait enseigner encore quelques années à Montréal.
J’ai connu des personnes que je côtoie encore cinquante ans plus tard. J’ai connu celle qui est devenue ma belle-sœur.
Aujourd’hui, autour de 17 degrés à peine, c’est un jour de veston plutôt que de maillot. Mais encore en sandales.
Des odeurs douceâtres de fin d’été. Les forêts commencent à changer de couleur. Bientôt la récolte des pommes de terre. Abondance de tomates.
La gaieté bruyante des enfants — tellement heureux de se retrouver, encore plus cette année — dans les cours d’école.
Et puis, surtout et encore, même si j’ai quitté l’école, le bonheur d’avoir des cahiers neufs, de découvrir de nouveaux livres. Je change la rentrée scolaire pour la rentrée littéraire. Je délaisse la plage et le canot pour la galerie couverte où je pourrai lire sans craindre la chaleur. Ou je rentre sans culpabilité dans cette « chambre à moi » où j’ai envie d’écrire.
Que septembre est beau.
Et pour vous aussi?
(Constat: j'écris plus court depuis que je publie moins, c'est comme marcher: en vieillissant, le pas est plus lent et mène moins loin.)