Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,1-5.
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Augustin (354-430)
évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
La Genèse au sens littéral, 4, xiii/24-xiv/25 (trad. Bibliothèque augustinienne, t. 48, DDB 1972, p. 313)« Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré » (Ex 20,8)
Maintenant que nous sommes au temps de la grâce qui nous a été révélée, l'observance du sabbat, jadis symbolisée par le repos d'un seul jour, a été abolie pour les fidèles. En ce temps de grâce en effet, le chrétien observe un sabbat perpétuel, s'il fait tout ce qu'il fait de bon dans l'espoir du repos à venir et s'il ne se glorifie pas de ses œuvres bonnes comme d'un bien qu'il aurait de lui-même sans l'avoir reçu. Ainsi, en comprenant et en recevant le sacrement du baptême comme un sabbat, c'est-à-dire comme le repos du Seigneur dans sa sépulture (Rm 6,4), le chrétien se repose de ses œuvres anciennes pour marcher désormais dans une vie nouvelle en reconnaissant que Dieu agit en lui. C'est Dieu qui à la fois agit et se repose, d'une part accordant à sa créature la gérance qui lui convient, d'autre part jouissant en lui-même d'une éternelle tranquillité. Dieu ni ne s'est fatigué en créant le monde, ni n'a refait ses forces en cessant de créer, mais il a voulu par ces mots de son Écriture [« Dieu se reposa le septième jour » (Gn 2,2)] nous inviter à désirer ce repos, en nous donnant le commandement de sanctifier ce jour.