Magazine Journal intime

Millième d'Autoportrait

Publié le 31 juillet 2008 par Lephauste

C'est pas tout ça mais faut bourrrrrrrer les urnes, me faxe mon comptable. Lui voit bien que le mois avance, que le terme approche et que j'ai du haut débit surtout auprès des officines de recouvrement. va falloir me sortir un machin qui crache des lovés, de l'artiche, du jonc, des pépètes, de l'oseille, du flouze, du bon argent pour les paniers percés ! sinon, ouh ! v'la les enquiquinements qui arrivent au galop d'un ch'val dans la m... !

Mon comptable est un type des plus sérieux, il bosse à la Défense, au pied de la tour TaTol. Il distribue le matin des prospectus et le soir il fait des actions de groupes chez une psy de ses amies. Il a bon espoir que la lutte finissent par l'emporter au finish sur Une de Mai dans la troisième, en nocturne à vincennes. La Lutte c'est le nom du tiers de bourrin qu'il  a voulu qu'on achète avec les royalties de mon premier opus. Ça s'appelait : Fourmis volantes. tout de suite le public a accroché, l'identification me susurra la psy amie de mon comptable qui pour l'heure se pressait de l'entregent contre montre entre cuisse; Une Roll'ex ? Lui répondis-je. Les vernissages sont si ennuyeux passée  l'heure des cubitainer's. Mon comptable qui n'en perdait pas une miette, laissa faire et inscrivit la Lutte à une démonstration de labourage, burinage et ficelage du persil. Il finit tout de même par s'approcher, lors que tout semblait être rentré dans le désordre, pas même placé alors ? Tu penseras à ce que je t'ai demandé ? J'étais un peu extatique, tout ce sang qui ne refluait pas au cerveau. Tu nous fais,  je sais pas... un ... un musthave, un truc que les gens y ont plus envie de lâcher, qu'ils s'offrent les un les autres, qu'ils se montrent en société, qu'ils dansent dessus, je sais pas moi ... Un gode ? C'est d'un gode dont tu veux parler ! Mais tu sais bien que j'en fais plus, pour l'instant. Je sens bien que mon hébétude le gagne, la psy s'est assoupie, des vaguellettes clapotent pourtant sous sa jupe à peine retroussée... Je te parlais de littérature, pauv'pom !

De littérature ? De renouveler le succés de "Fourmis Volantes" ? C'était donc à ce point de déchéance qu'il allait falloir écrire des poèmes comme au temps de l'amour ? Ca allait drôlement mal, je n'en ignorais rien, la table était pleine d'un foutrac de lettres anonymes : La lutte est finie ! (signé, ton trésor public). La lutte à l'équarisseur ! (signé monsieur Dupneu, chef du contentieux). Et autres joyeusetés du genre que quand vous les recevez l'enveloppe vous saute à l'évidence. Ils m'auront pas ! Vous vous dites. Et le téléphone sonne et à l'autre bout du tunnel il y a l'autre, le comptable. Ils nous ont eu !!! qu'il afirme et les trois points d'exclamations nous confortent dans l'idée qu'il afirme sans appel, dans un froissis de prospectus tomate ketchup salade oignons (non,  pas d'oignons !) que la Lutte veut plus bouffer que des pâtes agro-alimentaires et que par conséquent il faut se résoudre à lui faire passer le gout du trèfle   


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