15 août 2021
Je vois pleurer la jeune Afghane aux tresses blondes
(c’était sa vidéo de 45 secondes).
Elle dit : Nous allons tous mourir lentement
dans l’histoire, plus personne ne pense aux Afghans.
Je vois l’unique guide touristique, femme
hazâra – nom, Fatima –, ses yeux, une flamme.
Je vois la panique noire à l’aéroport
Hamid Karzai ; mais les nôtres partent d’abord.
Je vois une merlette sur la barre ronde
de la balustrade, ébouriffée par le vent
soudain qui dans nos abris douillets nous surprend
(et elle a failli glisser, enfin se reprend
et ose un envol). Cette pitié dont j’ai honte,
c’est notre vie, plus vaine ou cruelle* qu’immonde.© J.-Charles Vegliante
* Eugenio Montale, Flussi. (Qu’il me pardonne).
_________________________________________________________________________________________________________________________________________
JEAN-CHARLES VEGLIANTE
Source
■ Jean-Charles Vegliante
sur Terres de femmes ▼
→ [Un petit garçon passe] (extrait de Fragments de la chasse au trésor)
→ Celle qui dort... (extrait des Oublies)
→ [La lente] [L’étourdie] [L’Africaine]
→ [Au fond de moi est un animal sauvage] (extrait d’Où nul ne veut se tenir)
→ Où nul ne veut se tenir (lecture de Joëlle Gardes)
→Pascoli in memoriam Y.T■ Voir aussi ▼
→ (sur Recours au Poème) une notice bio-bibliographique sur Jean-Charles Vegliante (+ 6 poèmes choisis)
→ (sur le site de L’Atelier du Grand Tétras) la fiche de l'éditeur sur Trois cahiers avec une chansonRetour au répertoire du numéro de septembre 2021
Retour à l’ index des auteurs
» Retour Incipit de Terres de femmes