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Fabio Scotto / A. L’abbandono

Publié le 02 octobre 2021 par Angèle Paoli
Fabio Scotto / A. L’abbandono

"Sais-tu ce qu'est un visage qui ne t'habite plus ? "

Sai cos'è un volto senza più dentro te?
Non serve ricostruire, non voglio scrivere
la cronaca di uno sfacelo.
Voglio dire quel che resta
quando tutto è distrutto, quella polvere sul vuoto,
tracce azzurre di ciglia.
____________________________________________________________________________________________________________________ Mi guardo dentro
c'è una casa diroccata dove giocammo
ed era infanzia.
La tua voce bambina mi cullava ogni notte
eri sorriso, ascolto, abbraccio,
riparo da ogni pioggia improvvisa,
caldo cuore, capanna.
Sentivo questo tepore avvolgente
contro tutto il niente che credevo d'essere,
ignaro della minaccia dell'abisso, ora la vedo,
crocifisso a queste otto e un quarto di nebbia e buio,
oltre i vetri. [...] Una cornice vuota, l'assenza di ogni forma.
Il tempo si è fermato in quell'istante di gelo.
Hai voltato le spalle e sei uscita senza dire nulla.
Incredulo, in silenzio, ho fissato i passi che facevi
verso la macchina; ad ogni passo un tonfo,
una sincope, un arresto del cuore.

Fabio Scotto, A. L'abbandono, éditions Passigli, Poesia 2021, p.11.

∗∗∗

Sais-tu ce qu'est un visage qui ne t'habite plus ?
Une corniche vide, l'absence de toute forme.
Le temps s'est immobilisé, en un instant gelé.
Tu as haussé les épaules et tu es sortie sans rien dire.
Incrédule, en silence, j'ai fixé les pas que tu faisais
vers la voiture, à chaque pas une chute,
une syncope, un arrêt du cœur.
Nul besoin d'y revenir, je ne veux pas écrire
la chronique d'un effondrement.
Je veux dire ce qui reste
quand tout est détruit, cette poussière sur le vide,
traces bleues des yeux.
Je me regarde dedans.
Il y a une maison délabrée où nous jouions
et c'était l'enfance.
Ta voix enfantine me berçait chaque nuit
tu étais sourire, écoute, étreinte,
abri de toute pluie soudaine,
chaleur du cœur, chaumière.
Je sentais cette douceur enveloppante
qui repoussait tout le rien que je croyais être,
indifférent à la menace de l'abîme ; maintenant crucifié
à ces huit heures et quart de brouillard et de noir,
je la vois au-delà des vitres. [...]

Fabio Scotto, Extrait du poème initial de A. L'abbandono. Traduction inédite de Sylvie Fabre G.


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