Magazine Journal intime

Suitable

Publié le 31 juillet 2008 par Thywanek
Suitable : adj. adv. Du franco-latino-existentiel « suit », conjugaison complexe à la première et à la troisième personne de l’absent de l’indicatif mêlant le verbe être et le verbe suivre, et rendu célèbre par le fameux aphorisme sarkozozo-fillonesque « Je pense donc il suit » ; et du suffixe « able » qui affecte aussi bien des mots très simples comme râble, table, sable, que des mots compliqués comme impondérable de lapin, indubitable de camping ou irréversable sur la plage. Autant dire un quarteron de lettres qu’on met à toutes les sauces !
D’entrée de je, donc de moi, il faut immédiatement mettre le holà à toute tentative plus ou moins subreptice d’assimiler, à travers cette présentation exotique, le « suitable » dont je parle au « suitable » anglais qui signifie, (le croyez-vous !?!) : approprié. Décidément, 10 ans de thatcheriâtrie et 10 ans de blairouillerie n’ont pas laissé nos amis anglais dans un très bon état ! (On voit, en outre, ce qui nous guette … Vigilons ! Vigilons !)
Rendons-leur toutefois un peu de ce qui leur appartient puisque nous trouvons du pur able dans leur plaisant idiome notamment dans la locution « be able to » : être capable de. Ce qui nous rend heureusement moins étrangers les uns aux autres.
En vérité je vous le dis, suitable s’en va nous rapprocher d’un mélange de transcendance et de métaphysique, et ça ne nous fera pas de mal.
En effet il est rien moins question que de s’interroger sur le principe de suite, d’être en suite, de suivre en être, d’en être, et ensuite quoi.
D’où le râble qui râle, des cartes sur table, et le sable qui s’ensuit et s’enfuit.
Observons en premier lieu qu’aucun vocable, dans notre langue, ne permet de désigner ce qu’on peut suivre : pas de suivible, pas de suivable ; et rien qui désigne non plus ce à quoi on peut donner suite, voire ce dont on peut être la suite, ou ce qui pourrait nous faire suite. Ça n’a l’air de rien, mais moi ça me gêne un peu, et puis soyons honnête, je n’ai pas grand-chose d’autre à faire ce soir.
Donc suitable veut dire, voudrait dire, s’essaierait à dire, qu’on est parce qu’on suit, ce qui suppose d’abord d’y avoir pensé, et contient en sa substance qu’on ne va pas tenir tout et n’importe quoi pour suitable.
Pas exagérer non plus !
On rechignera donc à trouver suitable les programmes d’une chaîne de télévision de fond d’égout, récemment promise à de nouvelles fortunes grâce à l’intervention d’un certain sarkodinguet* qui d’un coup de bagou magique à transférer sur les comptes de ses amis qui la dirigent tout le fric de la pub dont une part soutenait, ou tentait de soutenir, un groupe de média insolemment soumis au dictat néo-bolchévique dit « du service public ». On trouvera encore moins suitable que cette délicate attention oligarchique de la part du susdit navroléon*, ait pour but de permettre au parrain, (sans rire), de son fils de renflouer ses caisses dans la perspective de s’approprier, (tiens, le revoilà !), une majorité dans le capital d’une officine ayant son champignon sur rue, puisqu’il s’agit rien moins que d’un leader mondial du nucléaire.
Pour bien faire la différence opposons tout de suite à cela que nous serons toujours suitables les productions radiophoniques et néanmoins france-culturelles de l’Université Populaire de Caen, productions au cours desquelles officie un certain Monsieur Onfray, qu’on ferait bien de trouver plus souvent suitable. Avec les critiques de rigueur… On s’en trouverait sérieusement plus enpimpiner*, rendu plus pimpant en quelque sorte, plus … emperlimpimpimpiner*, plus prompt à ressentir le goût indispensable, mais sans poudre aux yeux, du neurone tressautant, du pensif activé, du grave conditionnel où nous devons nous garder de laisser divorcer la raison et le désir quand bien même le ménage à trois n’est pas la solution la plus commode, faut quand même bien dire.
On trouvera suitable de vivre debout le petit doigt sur l’écriture d’une Déclaration Universelle de Droits de l’Homme, (à rectifier par Droits de l’Etre Humain), plutôt que couché à la verticale le petit doigt sur la coupure du monde en deux en imaginant que comme ça on la verra moins.
Demeurera éternellement suitable la décision hautement personnelle, et ô combien intime, d’user de son enveloppe et de son contenu avec l’enveloppe et son contenu de qui on veut, les yeux dans les yeux, ou plus bas, ou plus haut, ou de travers, dans le but avoué, si on veut, de produire de ce plaisir éphémère et primordial qui consiste à goûter régulièrement de la chair pour y trouver de sa chair, et/ou plus si infinité, ce qui fait aussitôt apparaître comme fort peu suitable de contraindre les employés des établissements vaticano-papalourdingues, et autres, à se serrer la ceinture de chasteté à tel point qu’elle finit par agir comme un cockring. Avec les conséquence que l’on sait sur les enfants dits de c(h)oeur…
Pour que quelque chose soit suitable il faut, comme on dit un peu trivialement, que ça tienne la route.
De préférence celle qui ne passe pas par la prison, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur. Celle qui ne passe pas par Big Brother. Celle qui ne passe pas par le Cac’40. Celle qui ne passe pas par des usines de conditionnement. Celle qui ne passe pas par les ateliers luxueux de la réflexion officielle. Celle qui ne passe pas par les laboratoires de clonage. Celle qui ne passe pas par des formats. Celle qui ne passe pas par le calibrage des émotions en sensations.
Alors si je suis et que tu suis, on se suit, nous sommes suitable.
Ça ne servira peut-être à rien.
Mais c’est possiblement un bon début.
Finalement, si ça se trouve, c’est approprié …

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