Mosaïque gauloise découverte à Alès

Publié le 01 août 2008 par Deverre

Des étudiants en archéologie nettoient une mosaïque de 6 mètres de côté datant de 50 avant notre ère, le 30 juillet 2008 près d'Alès. @ AFP PHOTO PASCAL GUYOT

Une mosaïque exceptionnelle, car datant de 50 avant notre ère, mais aussi pour sa taille et la polychromie de ses motifs, a été mise au jour lors de fouilles sur une colline dominant la ville d'Alès, selon la responsable des fouilles, Fabienne Olmer. La mosaïque date de l'époque de César et de la conquête de la Gaule, une période qui correspond au début de la réalisation de mosaïques en Gaule et dans cette région alors en voie de romanisation. Avec ses quelque 36 m2, "c'est la plus grande jamais découverte datant de cette période-là", dans ce qui fut la Gaule, selon Fabienne Olmer.

La mosaïque se trouvait sans doute dans la maison d'un particulier, un Gaulois certainement très riche et possédant un grand pouvoir. Autre particularité qui rend cette composition exceptionnelle : ses motifs polychromes. Les petits cubes de calcaire local utilisés pour sa réalisation présentent en effet cinq couleurs différentes. L'état de la mosaïque est toutefois "très moyen", juge Fabienne Olmer. "On a des décors sur la moitié" de l'oeuvre. Ceux-ci représentent des caissons rectangulaires, avec des motifs - deux aigles, une rosace, des poissons - à l'intérieur. La mosaïque présente aussi un motif central composé de carreaux et de petits triangles. Des rinceaux végétaux - des feuilles de vigne - entourent le motif central.

C'est sur la colline de l'Ermitage, site d'un oppidum gaulois qui domine le Gardon et la ville moderne d'Alès, que cette mosaïque a été mise au jour, souligne le quotidien Le Midi Libre dans son édition de mercredi. La colline occupait une position stratégique, car à la frontière du monde romain et du monde gaulois, a expliqué Fabienne Olmer. "Le développement de l'oppidum correspondrait au développement du commerce" entre ces deux régions, a-t-elle ajouté. Il est probable, a-t-elle noté, que cet oppidum devait être très important dans la mesure où "on trouve habituellement" des mosaïques datant de 50 avant notre ère "dans des centres urbains très importants tels que Marseille, Nîmes ou Narbonne".


Des mosaïques avaient déjà été découvertes sur ce site, "mais il n'en reste presque rien".

source infos LePoint.fr