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Le jeudi de la 28e semaine du temps ordinaire - Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11,47-54.

Publié le 14 octobre 2021 par Crioult

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11,47-54.

En ce temps-là, Jésus disait : « Quel malheur pour vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués.
Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux-mêmes ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; parmi eux, ils en tueront et en persécuteront.
Ainsi cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde,
depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a péri entre l’autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare : on en demandera compte à cette génération.
Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. »
Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ;
ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Baudouin de Ford (?-v. 1190)

abbé cistercien, puis évêque

Le Sacrement de l'autel, II, 1 ; SC 93 (trad. E. de Solms, o.s.b.; Éd. Cerf 1963; p. 171 rev.)

« Ils se mirent à lui en vouloir terriblement et ils le harcelaient »

« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Ce Fils unique « a été offert », non parce que ses ennemis ont prévalu, mais « parce que lui-même l'a voulu » (Is 53,10-11). « Il a aimé les siens ; il les a aimés jusqu'à la fin » (Jn 13,1). La fin, c'est la mort acceptée pour ceux qu'il aime ; voilà la fin de toute perfection, la fin de l'amour parfait, car « il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Cet amour du Christ a été plus puissant dans la mort du Christ que la haine de ses ennemis ; la haine a pu faire seulement ce que l'amour lui permettait. Judas, ou les ennemis du Christ, l'ont livré à la mort, par une haine méchante. Le Père a livré son Fils, et le Fils s'est livré lui-même par amour (Rm 8,32; Ga 2,20). L'amour n'est cependant pas coupable de trahison ; il est innocent, même quand le Christ en meurt. Car seul l'amour peut faire impunément ce qui lui plaît. Seul l'amour peut contraindre Dieu et comme lui commander. C'est lui qui l'a fait descendre du ciel et l'a mis en croix, lui qui a répandu le sang du Christ pour la rémission des péchés, en un acte aussi innocent que salutaire. Toute notre action de grâce pour le salut du monde est donc due à l'amour. Et il nous presse, par une logique contraignante, d'aimer le Christ autant que d'autres ont pu le haïr.


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