Magazine Journal intime

Traces

Publié le 01 août 2008 par Spicynico

Plutôt que de décrire en détail ce que j'ai pensé de l'exposition Traces du sacré au Centre Georges Pompidou, plutôt que de lister les oeuvres majeures que l'on y trouve, plutôt que d'en vanter la construction intellectuelle, et la manière de balayer les différents aspects jusque dans les marges, au risque de faire appel à des artistes et des oeuvres dont l'importance est extrêmement relative voire inexistante, je vais juste évoquer une oeuvre que je voyais pour la première fois.

Et pourtant, c'est une oeuvre célébrissime, Him, de Maurizio Cattelan.

Him Cattelan.jpg

(photo de Kyle Lemstrom)

Seule oeuvre de l'exposition ayant une salle dédiée, on y entre et on découvre par surprise ce garçon habillé à l'ancienne, agenouillé, nous tournant le dos. Et l'on sait déjà ce qu'on va trouver de l'autre côté. Il a le visage d'Hitler, d'un réalisme surprenant. On a beau savoir tout ça, on a beau connaître tout ça, on a beau se dire que ce n'est qu'un personnage de cire. Tout comportement objectif, raisonné et maîtrisé est impossible devant cette oeuvre. On n'ose s'approcher, on s'y reprend à plusieurs fois avant de faire face au visage du mal absolu qui se cache derrière le corps d'un enfant devenu nain, avec son aspect monstrueux véhiculé par l'imaginaire artistique.

Une dame a poussé un cri rien qu'en entrant dans la salle. Elle est restée contre le mur, pour ne pas s'approcher. Et quand on parvient finalement à faire face, c'est juste une angoisse terrifiante qui nous pousse vers la sortie.


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