Crédit photo: cap21photo / Flickr
Parce que je suis désolé pour le sale jeu de mots du titre, mais c'est tout ce qui m'est venu en voyant les Sans-Papiers manifester rue de Rivoli dans le sens de la circulation (donc de Bastille à Châtelet)
Parce que je ne sais d'où ils venaient (dans les 2 sens) et où ils allaient
Parce que je me suis retrouvé dans un camp retranché dans l'Hôtel de Ville grâce à la promptitude des gardiens de la Ville de Paris à fermer les portes du Palais du Maire
Parce que je n'ai jamais trop eu d'avis tranché sur la question des sans papiers (sûrement par méconnaissance du dossier), faut il les virer mani militari (au pays des droits de l'Homme) ? faut il les régulariser sans distinctions (et se retrouver dans la même situation dans quelques années, quelques mois) ? faut il en régulariser certains (en fonction de quoi) ?...
Parce que j'ai entendu un brouhaha, des cris, du bruit mais pas de slogan clair
Parce que je n'ai pas vu de banderole(s)
Parce qu'il n'y avait que des africains et pas d'asiatiques, ni de maghrébins...
Parce que je venais d'avoir une conversation sur la grève de sans papiers dans les restaurants et brasseries avec un directeur d'établissement (pour faire court : 5 grévistes sans papiers (pour être plus précis, avec des faux papiers), 3 mois de grèves, 4 régularisés, 1 toujours sans papiers, tous continuent de travailler dans l'établissement, car avant de savoir qu'ils n'avaient pas de papiers, c'étaient de bons travailleurs donc aucune raison de s'en séparer (et aussi aucun cadre légal pour les virer depuis qu'ils sont régularisés))
Parce que tout cela pour en venir au fait que, derrière ce brouhaha, cet cacophonie, ce qui m'a le plus marqué, c'est qu'au dessus de cette masse de manifestants noire/s, flotté seul, un drapeau tricolore
Parce que, plus que tout, ce qui les réunit, est ce rêve français, cet idéal humaniste, ce modèle social qui fait défaut dans tant de pays à travers le monde
Parce que malgré le travail de destruction de notre président et de notre gouvernement contre le modèle social à la française, nous avons la chance de vivre dans un monde encore un peu égalitaire, encore un peu social, encore un peu solidaire
Parce que la France fait encore rêver et que j'en suis fier