Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,22-30.
En ce temps-là, tandis qu’il faisait route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages en enseignant.Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus leur dit :
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.
Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes.”
Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.”
Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.”
Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Prosper d'Aquitaine (?-v. 460)
théologien laïc
L'Appel de tous les peuples, 9 (coll. Les Pères dans la foi, n°51; trad. F. Frémont-Verggobi et B. Throo; Éd. Migne 1993; p. 39 rev.)« Alors on viendra de l'Orient et de l'Occident, du nord et du midi »
Ceux qui viennent à Dieu en s'appuyant sur lui avec le désir d'être sauvés sont vraiment sauvés : c'est l'inspiration divine qui leur fait concevoir ce désir de salut ; c'est éclairés par celui qui les appelle qu'ils arrivent à la connaissance de la vérité. Ils sont en effet les fils de la promesse, la récompense de la foi, la descendance spirituelle d'Abraham, « une race élue, un sacerdoce royal » (1P 2,9), prévu de longue date et prédestiné à la vie éternelle. (...) Par l'intermédiaire d'Isaïe, le Seigneur nous fait connaître sa grâce qui fait de tout homme une créature nouvelle : « Voici que je vais faire une chose nouvelle, déjà elle pointe, ne la reconnaissez-vous pas ? Oui, je vais mettre dans le désert un chemin et dans la steppe des fleuves (...), pour abreuver mon peuple, mon élu, le peuple que je me suis formé pour qu'il publie mes louanges ». Et ailleurs (...) : « Devant moi tout genou fléchira ; par moi jurera toute langue » (Is 43,19s; 45,23). Il est impossible que tout cela n'arrive pas, parce que la prévoyance de Dieu n'est jamais en défaut ; ses desseins ne changent pas ; sa volonté est agissante et ses promesses ne sont pas erronées. Donc tous ceux que désignent ces paroles seront sauvés. Il dépose en effet ses lois dans leur conscience, il les inscrit avec son doigt dans leurs cœurs (Rm 2,15) ; ils accèdent à la connaissance de Dieu, non par le biais d'un enseignement humain, mais sous la direction du maître suprême : « Ainsi donc, ni celui qui plante n'est grand, ni celui qui arrose, mais celui qui donne la croissance : Dieu » (1Co 3,7). (...) À tous il est donné d'avoir un cœur changé, un jugement droit, une volonté droite également. Chez tous ces hommes Dieu fait naître la crainte, pour qu'ils soient instruits de ses commandements. (...) Ils célèbrent la puissance de sa miséricorde, et les miracles qu'elle a accomplis : car Dieu les a élus, il en a fait ses fils, ses héritiers de la nouvelle alliance (Jr 31,31).