voici ce qu’il faudrait faire s’effacer passer
dans l’obscurité dans le gris dans le rien de-
venir invisible atteindre enfin ce point où
on n’est que regard et pas de nom où personne
ne nous remarque alors heureux heureux comme
l’herbe battue des vents comme la feuille vivante
une saison comme la ride sur l’eau comme
l’épi le caillou le nuage voici et
non pas ce tintamarre des puissants cet a-
brutissant pépiement qui viole et salit le
monde etre ce rien tout écoute dire à
peine ce qu’on retient ce qui touche dire
peu dire du bout des lèvres ëtre silence