NEKYΣ ˋΉ ΘΟΛΟΣ
Θάλαμος νεκρϖν
ʼΆταφοι, άσπιλοι, άμόλυτοι
Θεϊκοί
Θάλαμος ψυχών
Στό είκονοστάσι τους άκοίμητες
Δηλώνουν μέγεθος άντοχής, συμμετοχής
Θάλαμος κοιμωμένων
Στόν ΰπνο τους βαθύτερα άνασαίνουν
ˊΌσο τούς προχωράει έκόντεϛ άκοντες ή ζωή
NEKUIA OU LA VOÛTE
Chambre des morts
Sans tombe ni tache ni souillure
Divins
Chambre des âmes
Vigilantes sur leur iconostase
Elles montrent combien elles savent endurer, partager
Chambres des dormeurs
Plus profonde leur respiration dans le sommeil
Aussi loin que de leur gré ou non les porte la vie
***
NÉS DE JASON
Ils ne virent ni ne purent voir
Que l’ombre
Venue se planter
En leurs corps, et les absorber
Dans la molle coiffe
D’un nuage noir
Et c’est à peine s’ils entendirent
De leur vie infime qui les quittait le hélas
Qui s’échappait du poignard de la mère
Surgi de son ombre
Pour couper corps
Et âme de la leur
***
ANACHRONISME DE MÉDÉE
Elle roula dans un journal
Les enfants nés de sa destinée qu’elle venait de dépecer
Leur accordant ainsi
La part de tristesse de l’éphémère
(Infortunée nature humaine)
Que leurs visages lui avaient
Révélée de façon si heureuse
Elle roula dans son journal
Tout ce qu’en ses étreintes passées
Elle n’avait eu le sentiment d’enclore en leurs rêves
Elle s’immisça, se glissa avec eux dans le lit
De sang de l’Haliakmôn
Quêtant leur mémoire et sur la terre
Et sur la mer qui les recueillit
Trois cadavres livrés à ses eaux jamais au repos
Et qui d’une baie à l’autre
Les berçait de sa vague innocente
***
̔̕ Evα koμμάτι άπό ΰφασμα
̔̓̕Evα σπασμένο κεραμίδι
̔̕Evα τριμμένο δαχτυλίδι
Πού λαμποκοπάει θαμπό
Καί γράμματα άνάκατα μέ πέτρες
Καί koχλάδια, ρίζες άπ’ τή
Ρυμoτoμίά τής φύσης ΄όπoυ
΄Επστρέφoυv ΄όλα μovoμς
Καί διά παvτός
Un morceau de tissu
Un éclat de tuile
Une bague élimée
Aux reflets pâlis
Des caractères parmi les pierres
Et les coquillages, racines émanant
Du tracé de la nature où
tout retourne d’un seul coup
Et pour toujours.
Thanassis Hatzopoulos, Métope Mετόπη, Édition bilingue, Traduction d’Alexandre Zotos et Véronique Briand, Lavis de Colette Deblé,
Préface et postface de Claire Nancy, La tête à l’envers 2021, pp.12,13,17,33,182,183.