Figurez vous un visage assoupi, le poignet droit cassé sous la tempe, le tronc penché, donné aux mouvements du wagon, à la tutelle souple de ce mouvement qui nous balance tous deux, regardez bien ce visage auquel je reviens parce qu’il est le centre de cette part d’enfance qui sait taquiner chacun dans le sommeil: joues roses lourdes sur la moue dormeuse des lèvres gonflées, et dessous les épaules abandonnées, tremblantes, et dans les cheveux passe une auréole frisée de soleil: voyageuse, pendant qu’elle danse sur le clapot des hautes mers de l’absence, recevant généreusement les cadeaux indécis du rêve.