délivre-moi du bien
de la morale qui me serre
me censure et me consume
en dedans
de l'œil à me guetter
des âpres rumeurs
et des jugements à venir
avant le dernier.
Poème des battements
chuchote à mon oreille
les mots vivants et crus
à me faire vibrer
la langue nue du vent
et celle du sel à me brûler les lèvres
la langue d'Eros à m'ouvrir.
Soulève la plèvre du jour
qui m'étreint et m'essouffle
et remplis-la de ton air
que je me redresse et m'élève.
Et dans tes cercles fragiles
où confluent tous les courages
dilue ma peur
et tout ce qui en moi résiste
à être libre.
Ainsi sois-tu.
Patricia Ryckewaert, La soif & l'étreinte, images Monch, Poésie Al Manar 2021, pp.16,17
Patricia Ryckewaert