De
même que le corps, si on le charge trop de nourriture, amollit et appesantit
l'esprit, de même, si on l'affaiblit par une continence excessive, il engendre,
dans la partie contemplative de l'âme, de la tristesse et une sorte de dégoût
de la parole. Il convient donc de doser la nourriture en fonction des
mouvements du corps, de telle manière que, si le corps est en bonne santé, on
réfrène ses appétits comme il est convenable, mais que, s'il se trouve
affaibli, on l'engraisse selon la mesure appropriée. En effet le combattant ne
doit pas être faible dans son corps, mais être assez fort pour soutenir le
combat, afin que, même dans les travaux du corps, l'âme se purifie elle aussi
comme il convient.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos
ascétiques. Cent chapitres.