Lundi dernier, le Louvre et le Festival Paris Quartier d'Eté proposaient une déambulation dans le jardin des Tuileries, à travers quelques chorégraphies de Trisha Brown, Early works.
C'est une sorte de lexique de son travail, un abécédaire, quelques danses légères et élégantes, d'une finesse incroyable, qui s'inscrit naturellement dans le paysage avant de disparaître, jouant avec le lieu, sur les pelouses, sur l'eau du grand bassin, entre les volutes de Richard Serra (à voir en fin de journée, le soleil se couchant derrière les Champs Elysées).
Au cours d'une danse qui ressemble plus à une performance, les danseurs équipés de longs bâtons de bois, tentent, en les mettant bout à bout, de garder une ligne horizontale partant d'un arbre, à quelques centimètres du sol. Ils sont allongés sous les bâtons, puis vont tenter de se relever, de passer au dessus, dans une chorégraphie presqu'absente, dont le seul but est de garder la ligne formée, mais qui pourtant à chaque fois se défait, vertige obsessionnel et laborieux. Une expérience de land art, en fait, entre humour et poésie.
Entre humour et poésie, aussi, spanish song, les danseuses alignées sont progressivement gagnées par le rythme. C'est tout simple, tout bête presque, mais c'est jubilatoire (ici au Domaine de Chamarande, trois minutes vingt-trois de sourire).