Je m’étonne souvent qu’on puisse se demander pourquoi les choses nous arrivent « à nous ». Entendre par « choses » les épreuves plus ou moins difficiles que nous aurons à traverser au cours d’une vie. La question se posant moins quand il s’agit de chances, d’opportunités ou de bonheurs… Se lamenter d’un sort moins agréable que celui du voisin est stérile. Si les choses nous arrivent à nous elles arrivent aussi aux autres, puisque nous sommes tous les « autres… des autres ». Pourquoi donc devrions nous en être épargnés ?
La justice n’est pas de ce monde, la félicité n’existe, hélas, que par contraste… L’inégalité fabrique la diversité, la diversité est une richesse. Mais une richesse qui demande à être peu ou prou conquise selon la place qu’on occupe avec plus ou moins de « chance ». Peu importe au fond, l’essentiel réside dans la façon dont nous tirerons parti de ce que nous devrons affronter, de même qu’une bonne fortune n’en sera qu’une médiocre si nous la prenons seulement pour argent comptant. Du bonheur comme du malheur il faut extraire la substantifique moelle, rien n’arrive « par hasard » mais tout est source d’apprentissage.
Se penser plus accablé que le voisin c’est ne voir que la partie émergée de ce qui se passe chez lui, derrière les volets fermés la réalité peut être bien différente de celle qu’on aurait imaginée… Vouloir comparer sa destinée à celle d’autrui n’engendre que de fausses interprétations générées souvent par la jalousie et la bêtise.
On me demandait récemment quelle vie j’aurais aimé avoir, la réponse fut immédiate et sincère, la mienne, quelques soient les aléas douloureux dont elle fut parsemée puisqu’elle a m’a forgé telle que je suis aujourd’hui. Une autre m’aurait faite différente, dans ce cas c’eut été la mienne de la même façon !
Pourquoi ça m’arrive à moi ? Pourquoi ça lui arrive à lui, à elle ? Si la raison nous échappe sur l’instant, elle nous apparaitra plus clairement un peu plus tard à la lumière de ce que nous en aurons fait, ou pas… Si notre destinée s’impose à nous, nous pouvons néanmoins choisir la manière de la vivre…