Jour 9 : « Je suis l'Immaculée Conception »

Jour 9 :

« Je suis l'Immaculée Conception »

Méditation

« Lourdes, le 25 mars 1858, au cachot, alors qu'il fait encore nuit.

“Il faut que j'aille à la grotte.
Attends qu'il fasse soleil.
Non, il faut que j'y aille, et vite.”

À l'Apparition, Bernadette demande, par trois fois : “Mademoiselle, voulez-vous avoir la bonté de me dire qui vous êtes, s'il vous plaît ?”

“Aquero”, comme disait Bernadette pour parler de la Dame anonyme, sourit à chaque fois. Bernadette repose sa question. Aquero passe alors son chapelet au bras droit. Ses mains jointes s'écartent, s'étendent vers la terre. Elle joint les mains à hauteur de sa poitrine, lève les yeux au ciel et dit : “Que soy era Immaculada Councepciou.”

Bernadette laisse là son cierge et monte, en courant, vers le presbytère. Tout en courant, elle se répète la phrase qu'elle ne comprend pas. Elle veut être sûre de ne pas l'oublier, de ne pas la déformer. Arrivée devant le curé Peyramale, elle lui jette ces mots à la figure, sans même l'avoir salué comme elle le faisait d'habitude. Le curé répond, tout naturellement : ”Une dame ne peut pas porter ce nom-là.” »

Le curé n'avait pas tort. Le Pape avait promulgué « l'Immaculée Conception » de Marie. À Lourdes, la Dame dit à Bernadette que le nom du dogme est son propre nom, plus encore que « Marie ».

En fait, elle s'exprime comme son Fils, quand celui-ci demande à Marthe de croire qu'il est « la Résurrection et la Vie ». Il n'est pas d'autre Sauveur que lui. De même, il n'est pas d'autre créature humaine indemne du péché sinon Marie. Elle n'y est pour rien. C'est ainsi qu'elle a été créée. Le nom que Bernadette s'empresse de transmettre au curé, et qui peut paraître bien arrogant, rejoint le verset du Magnificat : « Il a regardé l'humilité de sa servante. »

Le mot « conception » fait entrevoir Celui qui conçoit, Dieu lui-même. « Immaculée », parce qu'elle a été protégée du péché par une grâce spéciale qui la mènera au Ciel mais qui la fera passer par la Croix, d'où elle-même a reçu le Salut.

Prière à Marie

Ô Marie,
Tu as mis du temps avant de confier ton nom à Bernadette :
Six semaines depuis le 11 février, six semaines de Carême.
Marie, à travers bien des épreuves, tu as été fidèle
À la grâce de ton Immaculée Conception.
Bernadette a été fidèle à sa promesse de venir à la Grotte.
Quand tout semblait fini pour elle, qu'elle ne saurait jamais ton nom,
Tu lui fais signe, par surprise.
Tu as attendu le jour de l'Annonciation, le jour où l'ange t'appelle :
« Pleine de grâce », chef-d'œuvre de la grâce.
Trois fois, à la demande de Bernadette, tu souris sans répondre.
Enfin, tu dis ces mots auxquels Bernadette ne comprend rien.
Il fallait que ce fût un grand cadeau pour demander tant de soins.
À toi, Marie, plus qu'à aucun autre, s'applique la phrase de saint Paul :
« Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? »
Une grâce unique pour une mission unique.
C'est pourquoi tu rends grâce et nous invites à rendre grâce,
En ce jour de grande fête.
Prière rédigée par Mgr Jacques Perrier

Réflexion

« La conception de Marie est ce léger blanchissement à l'horizon, annonçant la fin d'une trop longue nuit. Sa naissance sera l'aube avant le jour, l'aurore du monde nouveau attendue depuis des siècles. Aurore de l'Église perçant la nuit où l'humanité a sombré. Et la lumière matinale n'est-elle pas la plus transparente, la plus limpide, la plus claire et pure qui soit au monde ? »

Père Daniel Ange, Mon chant à Marie

Chant

À vous dont la Terre
Admire le don,
Quel est le mystère
De votre saint nom ?
Ave, ave, ave Maria (bis)
Trois fois la bergère
Refait humblement
La même prière :
La Dame l'entend.
Marie à la Terre
Livre son secret
Par une bergère
Que tous ignoraient.
Vierge Immaculée,
En vous nous croyons,
Enfin révélée
Par votre vrai nom.
Ave Maria de Lourdes, strophes 40-43