Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,39-45.
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Ambroise (v. 340-397)
évêque de Milan et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Luc, II,19s; SC 45 (trad. G. Tissot; Éd. Le Cerf 1971; p. 81s rev.)« Marie se leva et partit en hâte pour la montagne »
Il est normal que tous ceux qui veulent qu'on les croie donnent des raisons de croire. C'est pourquoi l'ange (...) a annoncé à Marie, la vierge, qu'une femme âgée et stérile devenait mère, montrant ainsi que Dieu peut faire tout ce qui lui plaît. Dès que Marie l'a appris, elle est partie vers les montagnes — non par manque de foi en la prophétie, ni par incertitude devant cette annonce, ni par doute (...), mais dans l'allégresse de son désir, pour remplir un devoir religieux, dans l'empressement de la joie. Désormais remplie de Dieu, comment pouvait-elle ne pas s'élever en hâte vers les hauteurs ? Des raisonnements lents sont étrangers à la grâce de l'Esprit Saint. Jusque-là Marie vivait seule, retirée du monde extérieur : elle n'a pas été retenue par sa pudeur de partir en public, ni par les escarpements des montagnes de réaliser son dessein, ni par la longueur du chemin du service à rendre. Cette vierge se hâte vers les hauteurs, une vierge qui pense à servir et qui oublie sa peine ; la charité fait sa force (...) ; elle quitte sa maison et elle part. (...) Vous avez appris la délicatesse de Marie ; apprenez aussi son humilité. La cadette vient vers l'aînée (...), ce qui est supérieur vient à ce qui est inférieure : Marie à Élisabeth, le Christ à Jean, comme plus tard le Seigneur viendra se faire baptiser par Jean pour consacrer le baptême. Et tout de suite se manifestent les bienfaits de l'arrivée de Marie et de la présence du Seigneur, car « dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et elle fut remplie de l'Esprit Saint .» (...) Les deux femmes parlent de la grâce qui leur est faite ; les deux enfants réalisent cette grâce et entraînent leurs mères dans ce mystère de la miséricorde.