Deux photographies. Telles quelles, sans retouches.
À gauche, ce que je voyais de ma fenêtre, le matin en déjeunant. En Floride.
Des arbres du sud.
Vert et bleu presque chaque jour.
La semaine dernière, j’ai quitté les palmiers, les figuiers et la chaleur. Je suis remontée au nord. Chez nous.
Et ce matin, de ma fenêtre, la neige, le blanc, les grands pins qui valsent, désordonnés, par grand vent. Mes arbres. Le gris souvent. Le froid. L’hiver, le vrai.
Sans regret.
Par choix.
J’ai connu Okeechobee Landings en 2014, j’y suis retournée en 2017, j’ai acheté une caravane à sellette. Un projet de cinq ans, croyais-je. Et puis, il y a eu la Covid. Il y eut (surtout?) mes 70 ans.
La frustration s’est changée en résilience. La neige et le froid sont et seront toujours dans mon ADN de Québécoise.
Même avec la réouverture des frontières terrestres, en novembre 2021, j’ai hésité. Ai-je encore envie de partir? De passer l’hiver dans le sud? Entretenir la caravane? Qui retrouverions-nous dans le parc? Quelles activités aurions-nous? Et si je tombais malade?
On a décidé d’aller voir... et préparer la caravane pour la vente.
Il a suffi d’un mois, un tout petit mois.
Quand on a eu une offre, on a hésité : on vend tout de suite et on remonte au Québec ou on vend pour la saison suivante? Il a suffi de cinq minutes. On remonte.
J’étais prête. Avant même de partir, j’étais prête.
Une autre étape de ma vie de voyageuse.
Quelle sera la prochaine? Je ne sais trop. Une croisière? Des prêts à camper à Myrtle Beach, au Québec? La pandémie limite mes choix. Mes capacités physiques aussi.
Et puis, je suis si bien chez nous.
Dans le blanc, dans ma maison, dans ma langue.
Entourée de mes ami·e·s (même à distance), entourée des grands pins, même quand les branches s’entrechoquent.
Mon Noël sera froid et blanc.