écrire au quotidien les parois de verre les assauts le givre
croire au plus loin de soi l'océan sa mesure revenus
sur l'immense et voguant
sur l'arche des mots
la Terre à ton chevet l'univers ta poussière mêlés
le parcours acéré de l'écrit
probable l'étreinte probable l'éreintement
le noir et blanc d'une durée prononcée
tu prends au centre le chemin choisi
tu reprends ta route
tu accostes sur la parcelle le muret de tes jours si
l'éternité n'est guère plus longue que la vie ton sillage creuse
ce qui vient
une maison une saison
une glycine sous l'auvent de tes gestes d'enfant
partout comme ici même le chant
l'appel de la note le bond du jaguar
sans que rien non rien ne puisse t'arrêter
Jeanine Baude, Juste une pierre noire, Éditions Bruno Doucey 2010, pp.93,94