Jeanine Baude / Juste une pierre noire

Publié le 03 janvier 2022 par Angèle Paoli

écrire au quotidien les parois de verre les assauts le givre


croire au plus loin de soi l'océan sa mesure revenus
sur l'immense et voguant

sur l'arche des mots

la Terre à ton chevet l'univers ta poussière mêlés

le parcours acéré de l'écrit

probable l'étreinte probable l'éreintement

le noir et blanc d'une durée prononcée

tu prends au centre le chemin choisi

tu reprends ta route

tu accostes sur la parcelle le muret de tes jours si
l'éternité n'est guère plus longue que la vie ton sillage creuse
ce qui vient

une maison une saison

une glycine sous l'auvent de tes gestes d'enfant

partout comme ici même le chant

l'appel de la note le bond du jaguar

sans que rien non rien ne puisse t'arrêter

Jeanine Baude, Juste une pierre noire, Éditions Bruno Doucey 2010, pp.93,94