Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3,22-30.
En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait.Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser.
En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification.
Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! »
Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel.
Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui.
Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite.
Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Jean Scot Érigène (?-v. 870)
bénédictin irlandais
Homélie sur le prologue de l'évangile de Jean, ch. 16 (trad. É. Jeauneau; Éd. du Cerf 1969; p. 281 rev.)« Il faut qu'il grandisse, et moi, que je diminue »
« Jean n'était pas la Lumière, mais il a été envoyé pour rendre témoignage à la Lumière. » (Jn 1,8) Le précurseur de la Lumière n'était pas la Lumière. Pourquoi alors l'appelle-t-on couramment « lampe qui brûle » (Jn 5,35) et « étoile du matin » ? Il était une lampe qui brûle et qui éclaire mais le feu dont il brûlait n'était pas le sien, la lumière dont il brillait n'était pas la sienne. Il était l'étoile du matin, mais il ne tirait pas de lui-même sa propre lumière : la grâce de celui dont il était le précurseur brûlait et resplendissait en lui. Il n'était pas la lumière, mais il participait à la lumière ; ce qui brillait en lui et par lui n'était pas de lui. (...) En effet, aucune créature, qu'elle soit douée de raison ou douée d'intelligence, n'est pas lumière par elle-même en sa propre substance ; elle participe à la Lumière unique et véritable, la Lumière substantielle qui est partout et en toutes choses que notre intelligence voit briller.