Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,21-30.
En ce temps-là, dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d'Isaïe, Jésus déclara : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444)
évêque et docteur de l'Église
Sur le prophète Isaïe, 5, 5; PG 70, 1352-1353 (Delhougne, Homéliaire pour les dimanches et les grandes fêtes, coll. Mysteria; 4e dimanche TO C; trad. R. Pirlot; Éd. Brepols 1991, p. 394, rev.)Pour « renouveler la face de la terre » (Ps 103,30)
Le Christ a voulu amener à lui le monde entier et conduire à Dieu le Père tous les habitants de la terre. Il a voulu rétablir toutes choses dans un état meilleur et renouveler, pour ainsi dire, la face de la terre. Voilà pourquoi, bien qu'il soit le Seigneur de l'univers, « il a pris la condition de serviteur » (Ph 2,7). Il a donc annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, affirmant qu'il avait été envoyé dans ce but (Lc 4,18). Les pauvres, ou plutôt les gens que nous pouvons considérer comme pauvres, sont ceux qui souffrent d'être privés de tout bien, ceux qui « n'ont pas d'espérance et sont sans Dieu dans le monde » (Ep 2,12), comme dit l'Écriture. Ce sont, nous semble-t-il, les gens venus du paganisme et qui, enrichis de la foi dans le Christ, ont bénéficié de ce divin trésor : la proclamation qui apporte le salut. Par elle, ils sont devenus participants du Royaume des cieux et compagnons des saints, héritiers des réalités que l'homme ne peut comprendre ni exprimer — « ce que, d'après l'apôtre Paul, l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment » (1Co 2,9). (...) Et les descendants d'Israël eux aussi avaient le cœur brisé, ils étaient pauvres et comme prisonniers, et remplis de ténèbres. (...) Le Christ est venu annoncer les bienfaits de son avènement précisément aux descendants d'Israël avant les autres, et proclamer en même temps l'année de grâce du Seigneur (Lc 4,19) et le jour de la récompense.