Achala le Rabari, berger nomade et libre (2)

Publié le 12 décembre 2021 par Jean-Claude Vincent

Achala le Rabari, berger nomade et libre (2)

Un dessin de 2010, 30 x 40 cm, portemines Staedtlter 0,3 mm B HB H 4H, rehaussé par pointillisme avec portemine Pentel Orenz 0,2 mm B. Crédit Photo : "National Geographic"

Achala ne coupe jamais moustaches et barbe dont les pans sont accrochés aux oreilles par de fins colliers.  Il arbore son turban et ses vêtements blancs, signes extérieurs d’appartenance à son peuple nomade du sud de l'Inde, les Rabaris, souvent considérés comme apparentés aux Tziganes : venus peut-être de Perse ou d'Asie centrale, ils se seraient implantés en Inde il y a un millier d'années.

Venus de leur région ancestrale du Kutch, un district de l'État du Gujarat, à l’ouest du pays, les Rabaris (parfois appelés "ceux qui suivent leur propre chemin" ou encore "les briseurs de chemins") partent en transhumance sitôt la mousson estivale terminée et sillonnent le sud du vaste pays à la recherche de pâturages. La "révolution verte" lancée par le gouvernement indien à l’indépendance de l’Inde en 1947 a mené à un épuisement des sols et à la désertification des zones de pâture traditionnelles, les obligeant à mener toujours plus loin leurs troupeaux. Ils ont également dû de plus en plus délaisser l'élevage de dromadaires au profit des chèvres et des moutons.

Sous une chaleur accablante, ils sillonnent les chemins, en prenant garde de ne pas trop s’approcher des fermes isolées ou des villages, souvent en butte à la méfiance, au mépris, quelquefois à l'hostilité des cultivateurs locaux qui les perçoivent comme des envahisseurs.