Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6,30-34.
En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.
Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.
Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Bernard (1091-1153)
moine cistercien et docteur de l'Église
De consideratione I, 5, 6 (Lectures pour chaque jour de l’année II, Prière du Temps présent, éd du Cerf, 1971, p. 99)« Venez à l’écart et reposez-vous un peu »
Si tout ce qui fait ta vie et sagesse, tu les donnes à l’action, sans rien réserver pour la réflexion et la méditation, vais-je te louer ? Non, en cela je ne te louerai pas. Et il ne se trouvera personne, je pense, pour le faire, s’il a entendu cette parole de Salomon : « Qui limite son action acquerra la sagesse » (Eccli. 38,25 Vg). Et assurément, l’action elle-même a besoin d’être précédée par la réflexion. Par ailleurs, si tu veux être tout entier à tous, à l’exemple de celui qui s’est fait tout à tous je loue ton humanité, mais à condition qu’elle soit pleine et totale. Or, comment le serait-elle, si tu t’en exclue ? Toi aussi tu es homme. Donc, pour que ton humanité soit pleine et entière il faut qu’elle t’inclue, toi aussi, dans cette ouverture du cœur que tu réserves à tous. Autrement, que te sert-il, comme disait le Seigneur, de gagner l’ensemble des hommes, si toi, tu te perds ? Ainsi, puisque tu es le bien de tous, sois toi-même l’un de ceux qui le possèdent. Pourquoi serais-tu le seul à être privé de cette faveur ? Jusqu’à quand ton esprit va-t-il s’éloigner sans revenir à toi ? Jusqu’à quand vas-tu négliger de te recevoir toi-même, à ton tour, parmi tous ceux qui se présentent ? Tu te dois aux sages et aux ignorants, et à toi seul tu te refuserais ? (…) Oui, que tes eaux se répandent sur les places, que les hommes et le bétail s’y désaltèrent ; verse à boire même aux chameaux du serviteur d’Abraham. Mais, parmi eux tous, bois, toi aussi, à l’eau jaillissante de ton puits. (…) Souviens-toi donc, je ne dis pas toujours, je ne dis pas même souvent, mais au moins de temps, de te rendre toi-même à toi. Parmi beaucoup d’autres, ou même après beaucoup d’autres, recours à tes services.