Isabelle poétise sur la fin de vie
" Empêchée de voir ma grand-mère en maison de repos aussi souvent que je le désirais, j'ai noirci, pendant sept ans, les pages d'un cahier, sorte de visite ininterrompue par les mots, pour être à ses côtés jusqu'à son décès à 96 ans. Je trouvais narcissique d'écrire un livre jusqu'au jour où j'ai compris que je devais oser jouer ma note de musique dans la partition du monde, surtout pour aborder un thème aussi universel que la fin de vie ". Confie Isabelle, notamment volontaire en maisons de repos et de soins et aumônière de prison. Isabelle à 52 ans propose son témoignage dans " La dernière vague " (éd. Weyrich). Un récit poétique, tendre, intense...
Une émouvante déclaration d'amour à son aïeule. " Ce livre n'est pas un déni de l'âpreté du grand âge mais, à côté du mouvement descendant, il y a aussi un mouvement ascendant d'accomplissement au crépuscule d'une vie. jusqu'au dernier souffle, ma grand-mère a été une battante, courageuse, jamais dans l'inquiétude. Elle était comme mon havre de paix. Alors que je vivais une période professionnellement stressante, ces moments lumineux passés ensemble m'ont ressourcée. Ma grand-mère m'a appris une leçon magistrale : profiter de l'instant présent, un art très malmené dans notre société... L'accompagner, la contempler dans cette dernière étape de sa vie, m'a permis d'apprivoiser les mystères de la vie et de la mort. J'espère que ce récit, ce partage d'intime, permettra de lever un peu le tabou autour du vieillir et du mourir, que les lecteurs trouveront dans ces mots un écho qui les nourrira. J'ai déjà reçu plusieurs retours touchants : une personne me confiant que le livre avait ravivé la mémoire du lien à sa grand-mère ; une autre regrettant de ne pas avoir accompagné davantage son père en fin de vie... Si j'ai eu la chance d'avoir tout le temps de dire au revoir à ma grand-mère, beaucoup de gens ont vécu une situation atroce pendant la crise sanitaire. Je dédie cet ouvrage à ceux qui sont partis sans présence apaisante et à leurs proches..."