Le silence est le langage entre l’âme énamourée et l’Esprit -- . suite .......

Publié le 17 février 2022 par Crioult

  Notre Dame du Silence

Le silence est le langage entre l’âme énamourée et l’Esprit

Le silence n’est pas une privation ni un abandon de soi au néant, mais le don de la Vie reçue dans le vide de soi-même pour Lui. Comme la chasteté du cœur, le silence est retrait absolu de soi pour recevoir l’Absolu. Il partage avec la chasteté l’impossibilité de la division : on est, ou pas, chaste ; on est, ou pas, silence.

Certes le silence extérieur est difficile à établir en ces jours où la modernité fait surgir des bruits de nulle part. Mais c’est surtout dans l’agression du monde au sens johannique du mot que le bruit se dévoile comme une rumeur sourde qui frappe en continu notre cœur plus que nos oreilles. Nous retrouvons, modernisée, la danse des esprits mauvais qui, au désert, tentaient de déstabiliser les ermites en les secouant comme l’on sasse les pierres.

« Quand le Verbe de Dieu augmente, les paroles de l’homme manquent. » S. Augustin

Lorsque nous comprenons d’où vient le bruit et ce qu’il signifie, ce dont il est porteur -l’esprit du Mal-, lorsque nous comprenons en même temps le sens du silence et ce qu’il nous apporte -l’Esprit d’Amour-, nous devenons capables de chasser le bruit avec les bonnes armes. Ce sont les armes de la vie théologale qui vivent de la Parole de Dieu lue, priée, gardée, incarnée en notre vie par la grâce reçue des sacrements.

Ainsi la nature humaine de Jésus aimait le silence de solitude pour prier, pour contempler sa relation unique au Verbe, à la Parole, et vivre ainsi en son humanité Sa relation filiale au Père.

Benoît XVI, dans le même discours, ajoute : « Le silence est capable de creuser un espace intérieur au plus profond de nous-mêmes, pour y faire habiter Dieu, pour que sa Parole demeure en nous, pour que l’amour pour Lui s’enracine dans notre esprit et notre cœur, et anime notre vie. La première direction est donc de réapprendre le silence, l’ouverture pour l’écoute, qui nous ouvre à l’autre, à la Parole de Dieu. »

Monseigneur Jean-Marie Le Gall