Quand on est Français expatrié au Japon, le plus gros choc culturel, c'est bien souvent à Charles-de-Gaulle qu'on le prend. Mais il y a pire. Le sud. Après bienvenue chez les ch'tis, il y a de quoi faire un film à succès avec un «bienvenue chez les cathares» ou «bienvenue en Occitan».
La vendeuse de pain m'a soufflé un superbe dialogue hier matin:
-Une baguette et un pain comme ça s'il vous plaît.
-(...)
-Et puis vous mettrez aussi deux croissants et un pain aux raisins.
-Ah, attendez un peu, une chose à la fois. J'ai la terre entière qui se plaint sur moi depuis ce matin, je ne peux pas tout faire à la fois. Vous voudrez bien attendre que je finisse de préparer vos baguettes et on verra après. Merci.
Le «merci» à la fin de cette complainte de la vendeuse saisonnière était presque en trop. Je ne demandais pas tant de politesse après cela.
Mais je n'étais pas au bout de mes trouvailles à la saveur bien méditerranéenne. Aller acheter le journal ici m'a permis de me rappeler une certaine règle essentielle pour le savoir-vivre dans de nombreux commerces français:
N'oublie pas, toi l'expat au Japon, que si le client est un roi chouchouté comme un bébé à Tokyo, en France, le commerçant est parfois un gars qui cherche vous tester. Parfois, il pourra vous suivre du regard dès votre entrée. Tout ce que ce joueur attend est que vous lui lancez un bonjour amical et souriant. Alors, il pourra vous répondre. Attention, si la boutique est remplie d'habitués connaissant le maître des lieux, il se peut qu'ils jouent au même jeu.
Je ne suis sûr que je ne suis pas au bout de mes surprises, n'étant pas encore allé dans un restaurant de plage.