Magazine Journal intime

Phone game

Publié le 07 août 2008 par Mirabelle
Mon cher Victor,Phone game
Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais je dois attirer les cinglés. Peut être parce que tu es un peu dérangée toi-même... Qui se ressemble s'assemble ! Cesse tout de suite tes sarcasmes ou je m'en vais ! Dis donc, tu n'es pas à prendre avec des pincettes aujourd'hui ! C'est le cinglé qui te fait cet effet ? Attends que je te raconte, avant de tirer des conclusions !
23 h, mardi soir. Je suis tranquillement en train de lire un bouquin. Un fort bon bouquin d'ailleurs. Lequel ? Mon chien Stupide, de John Fante. Mais là n'est pas notre propos ! Certes, certes ! Donc, 23h. Le téléphone sonne. C'est un numéro inconnu mais je décroche : j'aurais mieux fait de m'abstenir ! Imprudente ! Et si tu tombais sur un pervers ? Raaaalala ! Ne me parle pas des pervers ! Au bout du fil, un garçon qui bafouille. Qui ne se présente pas. Qui me dit qu'il est gêné. Je ne comprends strictement rien à ce qu'il me baragouine. Il y a des rires et des voix derrière lui. Je le prends pour quelqu'un d'autre, ou du moins j'ai quelques craintes. Le voilà à me raconter qu'il pense à moi sans arrêt depuis deux mois et qu'il me trouve très très belle. Je commence à trouver ça bizarre et à douter qu'il soit bien celui que je crains qu'il soit. Une question de ma part vient dissiper un malentendu quant à cet inconnu : c'est bien un inconnu, un parfait inconnu, et non celui auquel je pensais ! Ouf. Je ne comprends rien à ton affaire ! Qui était ce garçon ? Si seulement je le savais ! Ce n'est pas faute d'avoir insisté pour qu'il se présente, mais il s'obstine à faire des mystères : "Je ne peux pas te le dire". Bon. Paraît-il qu'il fallait que je sache que je lui plaisais trop. Me voilà bien. Il me dit s'être arrangé pour obtenir mon numéro et nous nous serions croisés dans un lieu que j'ai beaucoup fréquenté, sauf que, dommage pour lui, il y a deux mois, je n'y étais plus.
Je commence à avoir peur. Et quand j'ai peur, je deviens un peu... Incisive, disons. Je me défends comme je peux, hein. Je finis par lâcher que ça m'a tout l'air d'un gros canular, cette histoire. J'entends des rires étouffés et puis...

" Oui, tu as raison, c'est un gros canular !"
Et ça raccroche.

C'est une blague de mauvais goût et je ne vois pas qui, dans mon entourage, serait assez bête pour se laisser aller à un humour aussi immature. Je m'en suis tirée avec une belle peur. Décidemment, ma vie de célibataire est trépidante.


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